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Morningbull, Wall Street, les Bulls et les Bears..

7 juin 2012

L'Espoir ou l'art de l'Auto-motivation


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La journée d'hier fût une journée comme on les aime, une journée qui monte, qui monte et qui monte. Par contre autant la séance fût une des meilleures de ces dernières semaines, autant nous n'avons toujours rien de concret à se mettre sous la dent.

 

En effet, à l'unisson tous les marchés du monde se sont donné la main pour accrocher une belle séance de hausse, mais si l'on regarde bien, la totalité des « raison » sont des « peut-être », « éventuellement », « il se pourrait ». Rien et j'insiste là dessus, rien d'officiel et de concret a été annoncé hier pour justifier quoi que ce soit. Nous montons sur des espoirs. A notre décharge, ça fait 3 semaines que ça baisse sur des « il se pourrait que la Grèce sorte ou pas ou peut-être ou on verra »... En gros nous avons baissé sur des spéculations et autre théories sur la Grèce, l'Espagne et les autres, mais à la fin ils sont tous toujours dans l'Europe et tous toujours dans la merde, mais on se dit que cette fois il se pourrait qu'il se passe un truc..peut-être..

 

En tous les cas, peu importe, comme disait un chroniqueur boursier ce matin ; « il n'y a rien de neuf, mais le marché a déjà intégré tellement de choses dans la baisse récente, que plus rien ne le surprend ». Il faudrait en déduire qu'à ce niveau-là (ou 2% plus bas), si la Grèce sortait de l'Europe, il ne se passerait rien. Bon, ça j'en suis moins certain, mais c'est vrai qu'à l'heure actuelle, la tendance est plutôt à vouloir croire en une intervention concertée des leaders du monde libre, plutôt qu'à la disparition de l'Economie mondiale.

 

Hier il y avait peu de nouvelles, mais beaucoup de monde qui causait, trois directeurs de la Fed américaine et le patron de la BCE. Même si, pour être honnête, au fond de notre coeur nous aurions tous préféré que Draghi nous annonce une baisse des taux de 0.5%, l'annulation de dette grecque et un plan de sauvetage en collaboration avec les Chinois qui n'auraient demandé en échange « que » le droit d'annexer Paris, Barcelone, Madrid, Rome et Amsterdam, nous nous sommes contentés d'un discours classique qui disait que la croissance va repartir graduellement et qu'il n'y avait pas « urgence » de couper les taux et que très peu de membres du conseil de la BCE l'avait réclamé, mais qu'en revanche, à la BCE on était super-attentif à ce qui se passait et près à intervenir ou prendre des mesures si nécessaire..

 

C'était surtout le fait qu'il ait confirmé qu'il soutiendrait l'Europe et son économie qui laissait du coup la porte ouverte à toutes les fenêtres qui a motivé les intervenants. C'est d'ailleurs la même chose aux USA, rien n'a été annoncé, mais dans leurs trois discours respectifs, les directeurs Yellen, Williams et Lockhart ont été très clair, il faut être prêt à intervenir, prêt à soutenir et prêt à ne pas laisser tout partir en vrille sans broncher. Peu importe où, quand et comment, La Fed sera là !!!

 

Il est vrai que, si ce type d'intervention qui ne coûte rien et qui ne sont que du bla-bla pour faire plaisir aux traders suffit pour déclencher un rebond et retournement de tendance durable, ils auraient tort de s'en priver, ils gagnent du temps et c'est cadeau !!! Et du coup on va se chauffer comme des malades en attendant la FED de la semaine prochaine, parce que du coup, si ça se trouve ils vont en profiter pour nous annoncer du concret pour de vrai !!! Yeeeaaaahh.... ou pas.

 

En même temps, je ne veux pas dire du mal, mais si l'on réfléchi un peu plus loin que le bout de son clavier et de sa souris ; on s'attendait à quoi ? On pensait sérieusement que Draghi allait arriver à la Tribune de la BCE et nous faire un discours du style :

 

« - Mes bien chers con-citoyens de l'Europe, vous vous êtes principalement foutu dans la merde tout seul à force de vouloir vous endetter sans réfléchir, à force d'écouter n'importe quelle banque d'affaire américaine qui vous disait de faire n'importe quoi. Aujourd'hui vous êtes tous au fond du trou, mais vous savez quoi ? C'est bien fait pour vous, mais ne comptez pas sur nous à la BCE pour vous filer un coup de main parce que toute manière ça fait longtemps qu'on n'y comprends plus rien et qu'on a claqué tout le pognon pour se faire des meetings à gauche et à droite en jet privé !! Alors si vous croyez sérieusement que l'on va intervenir dans ce panier de crabes qu'est devenu l'Europe, vous vous fourrez le doigt dans l'oeil, d'ailleurs nous, à la BCE on se casse tous, parce qu'on a été engagé par Goldman Sachs pour faire des produits structurés. Donc un conseil pour vous en sortir : Article 22 : « démerde-toi comme tu peux ».

 

C'est clair que si c'est ça qu'on attendait, le discours d'hier était un peu plus timoré et constructif, disons que tout ce que nous avons retenu, c'est qu'ils (la BCE) seront toujours-là pour nous. Enfin, pour l'Europe. On ne sait pas quand ils seront-là, ni ce qu'il feront pour renflouer le Titanic Européen, mais ils seront là... Peu importe, mais hier ça nous a largement suffit pour y croire.

 

En attendant les taux restent à 1% et on garde espoir de voir arriver un «miracle » dans les semaines qui suivent. Je me répète mais cette théorie du sauvetage global est plutôt bien inscrite dans la tête des intervenants et même si ce n'est encore qu'une éventualité créée de toutes pièces dans le cerveau torturé d'un trader quelque part, ce soutien global et général fait du sens – sinon nous allons direct dans le mur à grande vitesse – le seul problème, c'est qu'il faudra tout de même qu'un jour il se passe un truc de concret, car c'est bien joli de monter sur des vapeurs d'essence, un moment ou un autre il faudra bien mettre les gaz pour de vrai. Car il est vrai que si Bernanke nous annonc la semaine prochaine que ses trois directeurs, qui ont parlé dans le sens d'une intervention hier soir, avaient fumé de la drogue et qu'ils étaient total HS, mais qu'il est EXCLU que la FED fasse quoi que ce soit, le rallye d'hier risque de transformer en grosse déception.

 

Mais peu importe, nous sommes dans un cycle durant lequel nous avons envie d'y croire et tant que ça dure, on sera naïf au point de croire tout et n'importe quoi. En tous les cas, une chose est sûre c'est que tout le monde est en train de se ruer sur les banques qui devraient être les premières bénéficiaires de ce plan. Et puis n'oublions pas non-plus que le niveau d'investissement en action de la part des « clients » et autres investisseurs sont extrêmement bas. Si on nous annonce un « PLAN », la réaction haussière pourrait être violente et d'autant plus parce que personne n'est dedans et tout le monde aura les jetons de rater le train. On risque de rigoler... La preuve en est, hier avec rien du tout le marché a réussi sa plus belle séance de 2012 avec AUCUNE nouvelle fondamentale et toujours pas un baril de pétrole découvert sous l'Acropole.

 

Je vous dis même pas comment ça va être quand ils vont larguer des milliards de dollars par avion au-dessus de l'Europe et supprimer les impôts pendant 10 ans pour laisser le temps au consommateur de se refaire.

 

Côté or, il a un peu marqué le pas hier. Pourtant avec un dollar qui s'affaiblissait contre Euro, on aurait pu croire, mais comme en ce moment l'or est en mode « je suis une valeur refuge », forcément qui en voudrait alors que le marché est au bord de l'orgasme parce que les Banques Centrales vont venir le sauver, hein, qui ? Du coup le métal jaune se traîne et marquait le pas. Ce matin il est à 1622$.

 

Pour ce qui est du pétrole, lui il bénéficiait d'un dollar faible et passait une bonne journée, même si le fait que les chiffres des inventaires publiés ne lui étaient pas favorable, la pression vendeuse était suffisante pour qu'il ne monte pas trop, mais pas assez pour le faire retourner dans le rouge. Ce matin il est à 85.48$.

 

Dow 12,415 +287 +2.37%

Nasdaq 2,845 +67 +2.40%

S&P 500 1,315 +30 +2.30%

 

 

FTSE 100 5,384 +124 +2.36%

CAC 40 3,058 +72 +2.42%

DAX 6,094 +125 +2.09%

FTSE MIB 13,427 +453 +3.50%

IBEX 35 6,419 +151 +2.41%

SMI 5,822 +108 +1.89%

 

Nikkei 225 8,618 +84 +0.99%

Hang Seng 18,777 +257 +1.39%

Shanghai 2,423 +4 +0.17%

S&P ASX 4,161 +56 +1.37%

 

Et ce matin en Asie, on a décidé de continuer de « croire ». La plupart des indices de la région son dans le vert, bien que la Chine soit un peu plus timorée. En hausse mais timorée quand même. Par moment on a le sentiment qu'elle a peur parce que c'est elle qui va payer tous les plans de sauvetages. Vu que c'est la seule à avoir du cash...

 

Côté nouvelle neuve, on va pas mal parler de l'Espagne aujourd'hui et pas seulement pour les performances stratosphériques de Nadal ou le fait de savoir si l'équipe de Barcelone (pardon, de l'Espagne) va gagner l'Euro, non, mais plus rationnellement parce que l'Espagne va venir emprunter de l'argent sur le marché des capitaux, traditionnelle « auction ». Vu l'état des derniers chiffres économiques, il serait plus simple si Nadal venait offrir des billets pour la finale de Roland Garros en échange d'un taux pas trop élevé. Entre les derniers chiffres économiques publiés et les déclarations du ministre du Trésor, Cristobal Montoro, qui déclarait mardi qu'il pensait que l'Espagne était « interdite » d'emprunt par les marchés. Un ensemble de chose qui ne facilitera pas l'auction d'aujourd'hui. En ce moment le taux revient un peu en dessous des 6.30%, mais c'est encore beaucoup trop par rapport aux 5.8% de la dernière fois.

 

Ce matin l'Espagne devrait venir demander autour de 2 milliards, Si ça ne marche pas – pour 2 milliards  - c'est mal parti...

 

A noter aussi que l'Allemagne serait sur un « coup » pour aider les banques espagnoles, en gros pour lancer un bailout sur les banques espagnoles, même si Madrid n'a pas l'air chaud pour ce type de projet. Et en échange les Espagnols pour filer Ibiza aux Allemands.

 

Et puis, ce matin vient de tomber une terrible nouvelle. Je vous préviens il faut faire attention avant de lire parce que c'est choquant au plus haut point : Cette année (2011) le nombre de banquiers d'investissement qui n'ont pas touché de bonus a augmenté de 6% !!! C'est insupportable !!! Aujourd'hui c'est 14% du milieu qui n'aura pas touché de bonus... Pourtant avec un travail comme il font, des IPO's de qualité, des pertes inférieures à 10 milliards, presque pas de délits d'initiés, un taux de faillite raisonnable.. Et être sanctionné pareillement, c'est à vous dégoûter de rouler en Aston Martin. Je crois que je vais lancer un rassemblement sur Facebook, organiser une grande manifestation dans la rue « RENDEZ LEURS BONUS AUX BANQUIERS D'INVESTISSEMENT!!! sinon comment y vont faire pour le leasing de la Porsche et pour le psy du chien ??? Hein, comment ??? Non, c'est trop dur...

 

Le Nasdaq a débloqué 40 millions de fonds d'indemnisation pour eux qui auraient perdu de l'argent sur Facebook durant les problèmes techniques de la première heure. En revanche ceux qui en ont simplement touché à l'émission, ceux-là ils peuvent toujours ses les rouler et les fumer. A noter tout de même que Facebook est monté de 3% hier soir. Ça fout le vertige, j'en ai mal au coeur. Cependant j'ai noté UN article positif sur le sujet.. Il faut quand même reconnaître que Facebook est incomparable en soit et que l'on ne devrait pas le comparer à une Google ou à une Apple, mais en même quand l'évaluation d'une boîte est 6 fois supérieure à une autre, il doit bien y avoir un truc en plus, non ?? En plus hier nous avons appris que le taux de « clic » sur les publicités de Facebook semblait en chute libre et n'intéresse que peu de monde...

 

Pour le reste des nouvelles, c'est profondément ennuyeux et nous allons encore passer la journée à scruter les informations qui pourrait nous annoncer éventuellement un plan de sauvetage quelque part. D'ailleurs à ce propos, cette après-midi, Bernanke va témoigner devant le Sénat. Alors ce n'est certainement pas à cette occasion qu'il va annoncer quelque chose, mais les analystes-économistes-comportementalistes vont scruter ses gestes, boire ses paroles, filtrer l'air qu'il respire et planquer des caméra dans sa chambre et sa salle de bain, histoire de savoir si il va nous lâcher des informations sur ce qui va se passer d'ici que juillet arrive, que tout le monde ne se casse en vacances et que tout le monde se foute de la finance pendant deux mois.

 

Pour le moment les futures sont légèrement, très légèrement en hausse. En ce qui concerne les chiffres économiques, nous aurons les Jobless Claims, le Bloomberg Comfort Index, Quarterly Services Survey, les chiffres du gaz, trois autres directeurs de la Fed qui parleront, le Consumer Credit, le Fed Balance Sheet et le Money Supply. Je crois que ça va nous occuper pour la journée, ça et nos spéculations sur le début de l'hyper-rallye.

 

Voilà, je crois que c'est tout pour aujourd'hui, il me reste à vous souhaiter une très bonne journée et un bon café. Et puis un bon tout le reste aussi, soyons fous. Encore une dernière chose, je suis à la recherche d'une personne qui pourrait m'aider à résoudre une question de loyer, une personne qui travaille à la régie CGI à Genève.. Au cas où : morningbull@morningbull.ch

 

Encore une fois merci à vous de votre fidélité, merci aussi aux inscriptions de plus en plus nombreuses sur la listes de distribution et sur Facebook. Que votre journée soit exceptionnellement bullish attitude.

 

A demain.

 

Morningbull

 

"Forget the Mayans. According to NASA, the world will not come to an end for another 4 billion years — or about the same time your 401(k) comes back." –Jay Leno

 

 

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5 juin 2012

Mon nom est Bond, Eurobonds dans Bons Baisers du G7


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De ma maigre expérience boursière obtenue ces 20 dernières années et des poussières, si il y a une chose que j'ai retenue, c'est que les marchés ont tendance à réagir de façon totalement irrationnelle (et ça c'est la version polie), quand il y a une trop forte dose d'influence politique dans l'air. Dans le cas qui nous occupe, à savoir le printemps 2012, il faut reconnaître que si l'on devait mesurer l'influence du facteur « politique » dans l'environnement actuel, j'ai peur que nous frisions le monopole. En effet, on se fiche totalement des facteurs techniques ou presque, ou alors il ne sont réduit qu'à de simple justifications à la fin de la journée. Les facteurs fondamentaux nous sont également bien utiles quand il faut trouver une raison pour vendre ou pour acheter, mais sans trop croire à ce que veulent dire ces chiffres. En conclusion, en ce moment, étant donné l'état dépressif du marché, la seule chose qui peut nous faire bouger rapidement dans un sens, comme dans l'autre c'est les politiques.

 

Il faut dire que là où nous en sommes, on se retrouve pas très loin de l'état psychologique dans lequel nous étions à l'époque de l'apothéose de la crise des subprime, le même type d'ambiance que nous avions le 14 septembre 2008 alors que le lendemain Lehman Brothers allait quitter le podium et le mot « Bailout » allait enfin prendre tout son sens, le Gouvernement se DEVAIT d'y mettre son grain de sel et sauver les conneries mises en place par certains financiers.

 

Au lendemain du sauvetage de l'économie américaine – en ce temps-là – le monde de la finance avait promis qu'on ne l'y reprendrait plus. Dorénavant on allait mettre des réglementations en place, des Risk Managers qui seront payés des millions pour superviser les risques et tout le monde allait devenir sage et même que certains banquiers pourraient se mettre au social. Pendant quelques temps – trois semaines – on y a cru... Et puis Goldman Sachs a voulu aider la Grèce à gérer sa compta et tous les Gouvernements ont commencé à penser qu'emprunter n'importe comment, c'était fun et de toute façon on s'en foutait puisque la croissance serait infinie et permanente. Un peu comme chez Facebook.

 

Et puis en fait non...

 

Mais bref, ce n'est pas là que je voulais en venir. Je voulais en venir au fait que depuis quelques jours, nous vivons au rythme des Gouvernements, au rythme de la politique. De toute manière au point ou nous en sommes, il va falloir, à un moment ou un autre que les politiciens interviennent parce que si l'on compte sur le système pour s'en sortir tout seul, on va droit dans le mur, c'est un peu comme si vous demandiez à votre chien de préparer votre repas du soir et qu'en rentrant, voyant que rien n'est fait, vous le punissiez. Quoique je suis convaincu que certains chiens serait bien plus capable de préparer un gigot d'agneau que le système capable de s'en sortir seul...

 

Donc on vit sur des attentes. On attend que quelqu'un fasse quelque chose. Pour être honnête ; on ne se ni quoi, ni qui, mais on voudrait juste que quelqu'un s'en occupe. Que ce soit un des mecs du team Marvel en costume coloré ou Angela Merkel on s'en fiche, on veut juste que quelqu'un se bouge.

 

C'est un peu le résumé de la séance d'hier. On ne va pas revenir sur le marché qui va à peu près dans tous les sens – j'en profite d'ailleurs pour remercier le fait qu'il ne puisse pas aller à gauche et à droite, car avec la baisse et la hausse c'est déjà largement assez compliqué en ce moment – mais on va plutôt revenir sur l'état psychologique dans lequel nous sommes.

 

Ça se résume en un mot : DESESPOIR

 

Pour faire simple, on a peur de tout. Ce matin j'ai même eu peur de me faire attaquer par mon rasoir pensant qu'il était à la solde du Gouvernement grec, puis j'ai eu l'impression que la machine à café me regardait d'un mauvais oeil en murmurant des mots en espagnol. Bref, l'angoisse totale. La plupart des traders et autres intervenants sont tétanisés et angoissent à la moindre nouvelle qui clignote en rouge sur le Bloomberg. Même si c'est les résultats de Roland-Garros. Ambiance pourrie je vous dis.

 

En revanche, il faut reconnaître qu'après le bain de sang de la fin de semaine suite aux chiffres de l'emploi, le marché s'est tout de même un peu calmé et ce calme relatif nous mène à deux conclusions possibles :

 

  1. le marché ne peut plus vraiment aller plus bas car à ces niveaux tout le monde a déjà anticipé le pire et tout le monde envisage une intervention divine, type BCE, FMI, FOMC, G7, G8, G20, G-mal, ou encore tout le monde en même temps plus Angela Merkel qui milite pour les Eurobonds

  2. on est dans l'oeil du cyclone et le pire est à venir

 

Pour être franc, depuis les rumeurs les plus folles circulent. On a tout d'abord entendu que l'Europe pourrait agir de façon conjointe dans les heures qui suivent (démenti par la-dite Europe), ensuite on a parlé d'une opération conjointe par les acronymes cités plus haut et tous les autres qui veulent se joindre à la fête.. Cette action conjointe devrait nous mener à ce que l'on appelle un « Hyper-Rallye » qui commencerait le 15 juin très précisément.

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A ce stade de mon commentaire je voudrais juste que l'on prenne le temps de se poser deux secondes et que l'on s'imprègne profondément de la situation que nous vivons. Nous sommes en 2012, à l'ère d'internet et des smartphones qui font le café (bientôt dans vos Swisscom shop) et il y a des rumeurs qui font état d'une intervention « divine » en nous donnant la date, l'heure et la direction du marché. J'ai comme le sentiment qu'il y a un truc qui tourne moyennement rond dans notre marché.

 

Toujours est-il que c'est le seul carburant qui nous permet de pas sombrer corps et âmes dans les limbes des indices boursiers. En gros, on ne baisse pas plus parce que l'on attend « quelque chose » et que ça serait ballot d'être short le jour où Bernanke annonce la formation d'une « Dream Team » internationale qui va nous sauver le monde. Ou le jour où Angela Merkel craque psychologiquement et décide d'autoriser les Eurobonds sachant qu'à terme ça sera de toute manière la seule manière de vendre des Audi au prix d'un petit appartement à la montagne. Car ne nous leurrons pas, si elle n'accepte pas les fameux Eurobonds, une Audi vaudra rapidement le prix d'une maison à Cologny...

 

Voilà, en résumé on se maintient en vol stationnaire au-dessus de la fosse aux ours et il serait bon que quelqu'un quelque part, fasse quelque chose car on commence à voler aux vapeurs d'essence. Et comme la patience d'un trader est quelque chose de très délicat, je pense qu'il ne faudrait pas trop jouer avec. Mais pour l'instant on y croit.. Rappelez-vous, le 15 juin. Moi j'ai noté sur le frigo : le 15 juin ; NE PAS ETRE SHORT, ATTENTION : HYPER-RALLYE AU BUREAU TODAY.

 

Bon, entre vous et moi, le terme « hyper-rallye » vient d'entrer au dictionnaire des écoles de bourse. Juste entre  « Méga-Crash » et « les Subprimes, c'est un coup sûr ».

 

Mais en attendant, même si nous sommes tous CONVAINCU de la véracité de cette information et que la question est uniquement de savoir si le marché va monter de 10, 15, 20 ou 1'000%, dans le doute on achète quand même un peu d'or, histoire ne pas avoir l'air trop couillon avec nos calls strike 2000 échéance juillet sur le S&P500 au cas où (extrêmement improbable) ce rallye ne se matérialiserait pas et que finalement les extra-terrestres belliqueux nous envahiraient quand même. En plus le dollar se fait taper sur le groin depuis que l'Euro remonte la pente en espérant un miracle de la part du G7 et de la NASA. Ce matin l'once est à 1620$. Dans la foulée puisque l'Euro remonte, le pétrole suit le mouvement et s'échange à 84.65$.

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A propos du pétrole, j'en profite pour signaler à toutes les stations essence de Suisse que le baril vient se péter la gueule de près de 20% en quelques semaines et que le prix de l'essence à la pompe a baissé de 2 centimes.. Alors pour ceux qui n'ont pas fait Math-Sup avant de faire station d'essence, 2 centimes sur deux balles, ça fait 1% par 20... Alors OUI, JE SAIS, VOUS DEVEZ D'ABORD ECOULER LES STOCKS ACHETES AU PLUS HAUT DE TOUS LES TEMPS ET COMME IL SE TROUVE QUE LA STATION EN BAS DE CHEZ MOI A ACHETE TOUTE LA PRODUCTION MONDIALE DE PETROLE A 143$, IL VA FALLOIR DU TEMPS POUR QUE CA BAISSE...

 

Par contre, il faut tout de même noter que dès que le baril monte, alors-là soudainement la répercussion est immédiate. En fait les stations d'essence en Suisse c'est comme avec les crèches ; c'est qui perd, perd.... Oui, je dis les crèches parce que si j'ai bien compris l'éminemment sympathique personne qui gère les crèche de là où j'habite (Plan-les-Ouates), ma fille pourra enfin avoir une place à la crèche du quartier autour de sa dix-huitième année. L'avantage c'est qu'elle pourra y aller toute seule en voiture... En tous cas, ça fait plaisir de savoir qu'après 41 ans passé dans le même village à payer mes impôts comme un con, on me dit gentiment d'aller me faire voir...Mais merci d'avoir joué avec nous, mais pour trouver une place de crèche il faut visiblement être pote avec le Don Corleone local. Si quelqu'un à son nom, je suis preneur..

 

Oui, je sais ça n'a rien à voir avec le marché, mais j'ai l'impression de faire avoir la même chose à la pompe, alors j'en profite pour extérioriser mes sentiments.

 

Voilà, vous l'aurez compris, comme disaient les inconnus ; « le marché c'est pas rose, le marché c'est morose ». Les indices vont dans tous les sens en ordre dispersé et ceci en fonction des rumeurs diverses et variées, mais à la fin il y a toujours en type avec un chapeau noir, un masque et un cheval qui s'appelle « Tornado » qui viendra nous sauver. Alors soyons cool.

 

Dow 12,101 -17 -0.14%

Nasdaq 2,760 +13 +0.46%

S&P 500 1,278 +0 +0.01%

 

FTSE 100 5,260 -61 -1.14%

CAC 40 2,954 +4 +0.14%

DAX 5,978 -72 -1.19%

FTSE MIB 12,892 +152 +1.19%

IBEX 35 6,240 +175 +2.88%

SMI 5,713 -64 -1.11%

 

Nikkei 225 8,332 +36 +0.44%

Hang Seng 18,316 +130 +0.72%

Shanghai 2,416 -2 -0.08%

S&P ASX 4,080 +46 +1.15%

 

Ce matin l'Asie est franchement dans le vert. Les rumeurs qui planent de par chez nous ont également fait le voyage chez eux, ça plus le fait que l'on attend une nouvelle baisse des taux en Australie, l'ambiance est plutôt festive. En Australie, 16 économistes sur 20 s'attendent à une baisse des taux ce matin. Et comme les économistes ont toujours raison à la fin, il n'y a pas de raison que ça ne se fasse pas.

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Dans les reste des nouvelles, hier le G7 a annoncé qu'il tiendrait une conférence téléphonique « à propos de la situation en Europe »... On se réjouit déjà de voir (plein d'espoir) le contenu du communiqué de presse. Nous allons donc continuer à avoir un forte influence « politique » ces prochains jours – au cas où vous n'auriez pas saisi la chose.

 

Dans la presse on parle également de la pression qui monte sur les épaules de Merkel et de l'inévitable apparition prochaine des Eurobonds. Un des multiples stratège de chez Goldman pense qu'il y a un «bear market potentiel » qui pourrait éventuellement se développer sur le S&P500, tout ça à cause de l'Europe. Mais ne vous inquiétés pas, j'ai entendu dire l'autre jour que plus les statèges faisaient des prédictions et plus ils étaient connus, plus ils étaient faux.. En gros pour prendre des décisions d'investissement, il vaut mieux être un chimpanzé inconnu qui lance des fléchettes sur les pages boursières du Wall Street, plutôt qu'une star de Goldman Sachs qui a passé plus de temps à l'école que dans les salles de trading.

 

Facebook vient de battre un nouveau record. Il sont au plus bas depuis que le titre est en bourse et dans la foulée ils sont en train de mettre au point un Facebook pour les enfants. La limite actuelle étant de 13 ans et vu qu'ils cherchent absolument à croître, pourquoi ne pas taper dans les « moins de 13 ans ». Comme ça on aura des groupes comme « pour ceux qui aiment les pampers avec l'élastique là » ou encore « je suis allé au toilette tout seul pour la première fois », non franchement, plus ça va de l'avant plus j'ai envie d'acheter cette action. Je pense que si on me laisse le choix entre mettre du Facebook dans mon portefeuille ou me faire péter les deux bras, je prends les deux bras.

 

Petite histoire d'un succès : la compagnie aérienne Scoot a décidé de fournir des iPads à chacun de ses passagers sur ses vols long-courrier. Ils se sont rendus compte qu'en supprimant les télés et autres systèmes de loisirs à bord des avions, ils pouvaient économiser du poids et donc, du fuel. Bon, moi je connais une compagnie qui s'appelle Air France, ils font mieux ; ils ne donnent pas d'iPad et ne mettent pas de système de loisirs à bord (Miami-Paris), du coup ils économisent deux fois. Les vols sont longs chiants et inconfortables, mais ça coûte moins cher.

 

En ce qui concerne les chiffres économiques qui pourraient mettre les bâtons dans les roues au « Hyper-Rallye », il y aura le Redbook, l'ISM Non-Manufacturing et les ventes des grands-magasins. Pour le moment les futures sont dans le verts, dans une hausse fulgurante et spectaculaire de 0.25%. Ce qui est bien c'est qu'avec cette vitesse de montée, on a le temps de s'habituer au manque d'oxygène et on ne sera pas surpris.

 

Voilà. J'aimerais bien vous parler de belles sociétés, de beaux bilans, des quelques vils spéculateurs qui ont encore fait monter ou baisser le pétrole ou encore d'un théoricien qui viendrait nous dire que le marché va entrer dans un bull market de 24 ans (après je m'en fiche, je suis à la retraite) plutôt que des théoriciens qui viennent faire des parallèle avec le Japon, estimant que si les USA sont le Japon, d'abord il n'y aura bientôt plus de sushis en liberté et ensuite le Dow Jones devrait valoir quelque chose comme 2000 points à l'horizon 2024. Super. Mais peu importe pour le moment nous sommes en  mode politique et puis c'est tout... Alors Messieurs les politiciens, on compte sur vous !!!

 

Moi je vous retrouve demain si tout va bien... Et je vais aller faire imprimer des t-shirts pour le 15 juin avec l'inscription : « Hyper-Rallye, been there, done that » et il y aura aussi des casquettes avec l'inscription : « Hyper-Rallye, moi j'étais pas short, et vous ? ».

 

Morningbull

 

"It's been a rough week for Facebook and Mark Zuckerberg. Zuckerberg has lost so much money in the market that President Obama is going to have him replace Ben Bernanke." –Jay Leno

 

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4 juin 2012

On attache sa ceinture !!!

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Sell in May and go away - qu'ils disaient.. Visiblement les ventes de panique continuent en juin. L'ambiance est détestable et proche de la déprime absolue. Cependant, loin de moi l'envie de jouer le super-contrariant, mais ça devient tellement évident que l'on va droit dans le mur que ça me fait un peu peur.

 

Non content de se prendre le cas de la Grèce dans les dents toutes les 18 heures, une fois pour des sondages, une fois parce qu'on a des doutes ou une autre fois parce qu'un stratégiste inconnu jusqu'à hier venait d'avoir une illumination et a trouvé une chaîne de télé pour en parler., une fois parce que l'on vient de se rendre compte que l'Espagne est dans un sale état (comme si on le savait pas avant) que l'emploi ça ne va pas, que les banque sont mal en point et que certains bleds préfèrent soutenir la corrida que créer des emplois (véridique), et une autre fois et cette fois c'était vendredi, parce que les chiffres de l'emploi n'était pas bons.

 

En effet le coup de grâce de la semaine passée es venu directement des USA, les FAMEUX mythiques et fantastiques chiffres des NON-FARM PAYROLLS sont sortis et à voir ce que l'on nous a annoncé, ils aurait mieux fait de rester à la maison. Toujours est-il que nos valeureux « économistes-stratégistes-joueurs-de-bonneteau » avaient prévu que l'économie américaine allait créer environ 165'000 jobs (dépendant de quel boulier avait été utilisé). Comme nous savons tous que ces « économistes-stratégistes-joueurs-de-bonneteau » ont TOUJOURS raison, le marché n'avait aucun doute sur ces chiffres et comptait VRAIMENT dessus.

 

Et Ben Non !!! PAF LES NON FARM PAYROLLS !!! Vendredi dans l'après-midi on apprenait qu'en fait la-dite économie US n'avait créé « que » 69'000 emploi et ça faisait tout de même 96'000 de pas assez et ça ce n'était pas supportable. A partir de là, c'en était trop. L'investisseur moyen ne pouvait pas supporter plus de mauvaises nouvelles, il ne manquait plus que l'Italie se retire de l'Eurofoot 2012 pour que la photo soit complète. Dès lors, il n'y avait plus qu'une direction : la baisse. La fin du monde était proche et vendredi après-midi était une bonne journée pour sauter sur l'occasion de changer de vie. Une bonne partie des intervenants devaient probablement se poser cette question.

 

Reste plus qu'à trouver quoi faire. Jusqu'à maintenant dans mon environnement j'ai entendu plusieurs fois des personnes mentionner le fait qu'elles allaient ouvrir une concession Harley-Davidson, mais comme la plupart des clients sont des banquiers, il se pourrait que ce ne soit pas la bonne stratégie. Il y avait aussi le thème du restaurant, reste plus qu'à apprendre à faire la cuisine. Ou bien alors il y a aussi l'Euromillion, mais il y a beaucoup de prétendants en peu d'élus. En ce qui me concerne, en général chaque fois que le marché nous fait le coup du « on va tous mourir », j'ai rapidement l'envie de retourner à dans le cockpit d'un hélicoptère quitte à que ce soit pour aller ramener les troupeaux de vaches au Texas. Mais en même temps, les sensations en haut et de bas sont les mêmes dans les marchés financiers, alors à quoi bon...

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Bref, vous l'aurez compris, l'ambiance est pourrie, la crise est à son comble et il n'y pas besoin de chercher très loin pour trouver des scénarios catastrophe. Rien que ce week-end je suis tombé sur un article intitulé : « the end game ». Pour faire simple, il nous reste six mois devant nous (en terme de marchés boursiers) d'ici la fin de l'année les autorités vont fermer les places de bourse, rendre le market making hors-la-loi, transformer les traders et les funds managers en gangsters et remettre la prohibition à la mode, sauf que cette fois ça sera pour l'investissement. L'alcool, au contraire, sera OBLIGATOIRE... Une fois que tout se sera effondré nous retournerons à l'âge de pierre..ou pas loin et j'exagère à peine. Mon rêve de devenir un chevalier en armure et/ou Robin de Bois, va donc peut-être pourvoir se réaliser – comme quoi dans tout malheur, il y a un truc de bon.

 

http://www.businessinsider.com/raoul-pal-the-end-game-2012-6

 

Je vous conseille tout de même de lire l'article en question, mais avant de vous plonger dedans, je vous conseille tout de même d'avoir votre boîte d'antidépresseurs sous la main et que votre prochain rendez-vous chez le psy ne soit pas trop éloigné dans le temps.

 

A côté de ça, comme le marché reste et restera (enfin, tant qu'il est ouvert), une opposition de styles. Donc plus il y aura des bears qui envisage la fin du monde et le retour de Mad Max sur les routes du Lavaux, plus il y aura des bulls qui envisageront, non plus le Dow Jones à 20'000, mais à 40'000.. Plus on est extrême, plus les prises de positions deviennent extrêmes. D'ailleurs du côté des bulls, après s'être barricadé avec des sacs de sables dans leurs bureaux, ils ont commencé à laisser filtrer leur théorie comme quoi il y avait un « BIG PLAN » qui était en préparation. En effet, on s'autorise à penser dans les milieux autorisés que les Gouvernements du monde entier seraient sur le point de se donner la main pour lancer un fabuleux plan de soutien financier afin de relancer le moteur (poussif) de l'économie. On ne sait pas trop quelle forme ce plan prendrait, la plupart des « spécialistes » de cette théorie penchent pour Q3 survitaminé enrichit à la Supradyn version mondiale...

 

Personnellement la seule solution plausible que l'on peut envisager à court terme, c'est de trouver où se cache Nick Fury et lui demander où sont ses potes des Avengers. Non, parce qu'à la fin du film, ils disaient qu'ils seraient toujours-là en cas de besoin. Alors oui, cette fois c'est pas les extra-terrestres qui nous attaquent, mais il serait qu'Ironman bouge ses fesses en métal.

 

Pour être plus sérieux, l'ambiance est noire, voir noir foncé. Elle est assez en rapport avec la météo. Car ce matin, quand je regarde dehors, après avoir checké le calendrier pour vérifier que nous étions pas bien au mois de juin, je me suis dit qu'entre me lever pour aller me faire démonter dans les marchés, ou rester au lit, je me suis dit qu'il valait aussi bien de rester sous la couette pour attendre le printemps. Mais bon, comme nous y sommes déjà selon ce qui est affiché sur mon frigo, on va aller mettre l'armure et allumer les écrans de trading. Néanmoins ce matin, il va falloir attacher sa ceinture et arrêter de croire au Père-Noël.

 

La situation est pourrie, nous sommes au bord du gouffre et l'Europe essaye de nous faire faire un grand pas en avant. L'Euro ne vaut bientôt plus le papier sur lequel il est imprimé (enfin, sauf en Suisse où la BNS rame sans cesse pour le maintenir à 1.20, mais jusqu'à quand. L'Espagne est en train de vaciller sur ses fondations et ce n'est pas les chiffres de l'emploi qui sortiront aujourd'hui qui vont nous rassurer. On ne parle plus de la Grèce car elle a obtenu un sursis jusqu'aux élections, mais on a peur de ce qui peut arriver à l'Italie et au Portugal. Les USA montrent que leur croissance est à peu près aussi dynamique qu'un escargot au galop et la Chine est en train de caler en bas de la dernière montée avant l'arrivée en haut du Mont-Ventoux. Sans compter que tout le monde vient de se rendre compte que le S&P500 vient de terminer au plus bas de l'année et en-dessous de sa moyenne mobile des 200 jours, ce qui est un « fort signal de vente » selon les techniciens.

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Je continue ? Non, je crois que ça suffit et que vous avez compris l'idée globale. Je rajouterais juste le fait que l'Asie ce matin et en train de se faire laminer – parce qu'ils n'avaient pas encore eu l'occasion de saluer les chiffres des NON-FARM PAYROLLS américains, mais voilà, c'est chose faite et on est tous dans le même bain de boue... dans la même ambiance pourrie déplorable. Le Japon recule de 2%, Hong Kong de 2.4%, la Chine de 1.78% et l'Australie fait comme les chinois.

 

Il y a quelques semaines de cela, dans ce même blog, je posais la question suivante : «Sachant qu'un dollar fort est négatif pour l'or, mais que l'or est une valeur refuge, à partir de quel moment l'or va-t-il jouer son office de « valeur refuge » même si l'Euro continue de se faire défoncer ??? ». La réponse c'est : « vendredi passé »..

 

En effet, tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse. Le marché en a eu marre et à donc cédé à la panique, l'or est donc à nouveau officiellement une valeur refuge, peu importe la gueule de l'Euro-$. Vendredi l'once a rebondi violemment, alors que les intervenants préféraient se sentir soulagés de savoir qu'en cas de catastrophe majeure, ils pourraient toujours aller chez « ED le discounter » avec un lingot d'un kilo, ce qui devrait suffire pour acheter un sac de riz et des pâtes. Pour autant que la banque chez qui l'or est « soi-disant » stocké puisse livrer le métal physique, ce qui est une autre paire de manches, mais ça on en parlera le jour où.. Mais je me réjouis juste de voir arriver ce moment où les clients voudront retirer leur or physiquement et que la banque se rendra compte qu'elle ne l'a pas... L'once est à 1621$ ce matin.

 

En revanche, côté pétrole il semblerait que ce ne soit pas vraiment une valeur refuge, mais plutôt le reflet d'une économie moribonde. Le fait que la pénurie de pétrole nous arrive dessus à toute vitesse (selon le « peak oil ») et le fait que l'on doive bientôt se battre chez BP pour acheter 12 litres de sans plomb ne fait pas grand-chose pour lutter contre les vendeurs.. Le baril s'est fait littéralement défenestré la semaine passée et ce matin il est à 82.06$. Bien loin des 150$ prévus pour cet été. Mais à la décharges des prédicateurs du baril à 150, il faut simplement noter qu'ils avaient mal lu le signe sur la machine à calculer, il on fait « fois » deux alors qu'en fait il fallait faire « divisé » par deux... L'objectif est donc de 75$... pas 150$... Apparemment, si le baril baisse encore de 20$, il y aura des Mercedes SLR recouvertes de diamants qui seront à vendre pour pas cher...

 

Dow 12,119 -275 -2.22%

Nasdaq 2,747 -80 -2.82%

S&P 500 1,278 -32 -2.46%

 

FTSE 100 5,260 -61 -1.14%

CAC 40 2,950 -67 -2.21%

DAX 6,050 -214 -3.42%

FTSE MIB 12,740 -134 -1.04%

IBEX 35 6,065 -25 -0.41%

SMI 5,777 -72 -1.24%

 

Concernant les nouvelles du jour, il ne servira à rien de chercher dans celles qui touchent à la micro-économie. A moins que vous trouviez LA biotech qui a trouver le médicament pour ne plus faire mentir les politiciens, il n'y a pas grand-chose qui va distraire les intervenants des « grandes nouvelles politiques du moment ». On entend ici et là, entre autre dans le Wall Street Journal que, finalement, l'Allemagne serait de plus enclin à accepter l'éventualité d'émission d'Eurobonds, François Hollande serait donc définitivement une machine à gagner. Le nouveau François Mitterrand, celui qui fera passer De Gaulle pour un amateur.

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On va également parler de l'article écrit ce wek-end par George Soros. Soros qui n'a jamais été aussi présent dans les médias que depuis qu'il a annoncé sa retraite. On dirait Greenspan en plus gras. Mais ce week-end il a écrit que l'Europe avait trois mois pour se sortir de la panade dans laquelle elle se trouve et qu'à la fin l'Euro devrait rester et l'Allemagne devra prendre plus de responsabilités. De toute façon, à la fin si les Allemands ne font pas d'effort, ça sera tout de leur faute. En gros ils auront bossé comme des dingues pour payer le fait que certains pays ont géré leur budget à la « fraîche », en gros la fable de la Cigale et de la Fourmi, sauf qu'à la fin c'est la Cigale qui gagne dans cet épisode. Néanmoins Soros pense que les Allemands n'auront pas le choix, car un retour au Deutsche Mark rendrait les Golf GTI beaucoup plus chères que les Ferrari California Cabriolet.. donc invendables.. Bref, c'est intéressant à lire et au moins ce n'est pas autant alarmiste que ce qu'on peut lire ailleurs.

 

http://www.georgesoros.com/interviews-speeches/entry/remarks_at_the_festival_of_economics_trento_italy/

 

Pour le reste des nouvelles, on va parler de la pression qui monte sur Merkel pour qu'elle accepte ces foutus Eurobonds, même Obama la pousse dans les cordes. Obama qui a même accusé l'Europe d'être la cause de la faiblesse des créations d'emploi de vendredi. C'est toujours de la faute des autres de toute manière. Il devient presque aussi agréable que George W. Bush, il doit y avoir un problème avec l'eau courante de la Maison Blanche, après quatre ans, tu radotes..

 

Les Espagnols mettent aussi la pression sur l'Europe et sur Merkel pour trouver une solution, en gros on va beaucoup parler de Merkel cette semaine et ça nous permettra d'attendre la fin de la semaine pour enfin parler « positivement » de l'Europe avec l'arrivée de l'Eurofoot, après on aura peut-être trois semaines de pause et d'ici là, les Grecs auront voté.

 

Pour le reste, franchement va falloir attacher les ceintures et serrer tout ce qui est possible de serrer.

 

Ce matin les futures US sont déjà en baisse de près de 0.8% dans le sillage de l'Asie, bien que l'on ait pas encore bien compris que l'Asie baissait A CAUSE des USA de vendredi, mais peu importe, c'est n'est pas la raison qui compte, c'est la direction et ce matin, la direction c'est le Sud. Côté chiffres économiques nous auront les Factory Orders et ce n'est pas ce qui va nous sauver la mise ou changer la direction des marchés. Au point où nous en sommes, il faudrait une grosse nouvelle surprenante du côté des Gouvernements ou alors que les Navy Seals interviennent si les Avengers ne sont pas libres..

 

En attendant que la météo soit meilleurs, je m'en vais vous souhaiter une belle semaine humide, un bon café et gardez le moral parce que l'on dit toujours qu'après la pluie, le beau temps.. et puis qu'à chaque fois qu'on a cru que tout était fini, on s'en est sortis quand même.. Alors il va falloir commencer à penser positif et se dire qu'à la fin ça ira mieux...

 

En ce qui me concerne, je vous dis : A demain... et que votre Birchermuesli vous donne la force qu'il faut pour continuer.

 

Morningbull

 

"Mitt Romney pledged this week (that) if elected president, he will drive down unemployment to 6% or lower before the end of his first term. Well, it's easy enough to do; all he has to do is re-hire the people he already fired." –Jay Leno

 

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30 mai 2012

Il vaut mieux croire que tout va bien plutôt qu'être un réseau social ou une banque espagnole

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Au premier abord, quand on regarde la journée d'hier – après la clôture – on pourrait croire que tout va bien et que nos vieux travers de ces dernières semaines sont derrière nous, la volatilité rebaisse et les marchés semblent retrouver un semblant de calme. Pourtant en creusant un peu plus loin que la surface, on pourrait se rendre compte que tout n'est pas si simple.

 

Comme dans toutes choses, il y a deux points de vue. L'angle positif-je-vais-bien-tout-va-bien et l'angle négatif-on-va-tous-mourir. Si l'on commence pas regarder le marché avec un biais positif, il faudra retenir le fait que les chinois se lance dans un programme de stimulus pour rebooster leur économie, que ce programme, qui a été annoncé il y a moins de 10 jours, serait déjà en train de se mettre en place au vu des aciéries qui s'ouvrent dans la région. D'ailleurs on ne s'y est pas trompé, les traders européens se sont jetés sur des valeurs comme Arcelor-Mittal pour fêter ça. Au USA on s'est rué sur des boîtes comme Caterpillar, parce qu'il ne faut pas se leurrer, si on stimule l'économie chinoise, il va en falloir des gros camions et des pelleteuses tout jaune.

 

Et puis en plus de la Chine, il y avait la Grèce. La Grèce, mère patrie de tous les maux, là où tout a commencé et là où tout finira – enfin, peut-être – soudainement, alors que depuis deux semaines la Grèce est l'argument numéro un pour vendre le marché et que l'on joue à pile-ou-face pour savoir si sortira ou sortira pas, les intervenants sont tombés sur une information bien plus excitante que le certificat de naissance d'Obama, bien plus sexy que la performance des hedges funds de Mitt Romney, un sondage sur les prochaines élections 2.0 de la Grèce.

 

Ce sondage, comme nous en avons déjà parlé hier, donnait des indications précieuses sur la volonté des grecs, celle de rester dans l'Europe et dans l'Euro, malgré l'austérité à venir. En effet, les intentions de vote se dirigent cette fois plus en direction des partis pro-européens et pro-austérité. En même temps, si vous êtes grec et que vous lisez les scénarios de sortie de l'Europe, ça donne effectivement envie d'y rester coute que coute. Bref, toujours est-il que vu de l'extérieur et surtout depuis Wall Street, ces sondages sont interprétés plutôt positivement, bien qu'il faille savoir raison garder quand on connaît la valeur d'un sondage, Lionel Jospin en connait un rayon.

 

Néanmoins, cette nouvelle fût une nouvelle bouffée d'oxygène pour le marché et notre dose de stéroïdes haussier pour ce premier jour de la semaine après le Memorial Day. Mais ça n'était pas tout, il y avait aussi les chiffres de l'immobilier américain qui continuaient sur leur lancée, puisque les données publiées hier étaient au-dessus des attentes. Au-dessus comme dans « légèrement au-dessus que ça se voit seulement au microscope », mais au-dessus quand même. C'est un signal ou une confirmation que tout va mieux et que cette partie de l'économie, même si l'on ne peut pas encore parler du fait qu'elle s'emballe, va mieux et commence à frétiller dans le bon sens, à tel point que l'on ne peut plus l'ignorer.

 

Ça, c'était pour le côté positif. Après il y avait le côté « obscure » du marché. Tout d'abord, à tout seigneur tout honneur, ça fait trop longtemps que l'on nous bassine avec l'IPO du siècle pour que l'on se prive du petit plaisir du matin ; la correction journalière de Facebook. Voici donc un peu plus de dix jours que Facebook est en bourse (et encore heureux qu'il y avait les week-ends et les jours fériés) et le titre a déjà abandonné plus de 24% par rapport à son prix d'émission. Entre scandales acquisitions à venir et téléphone mobile à développer, il n'était pas difficile de trouver les arguments pour vendre le titre. Plus personne ne semble en vouloir et encore moins y croire. Hier pour la première fois depuis la mise en bourse, les options sur Facebook ont commencé à se traiter et il faut croire que l'on s'est plus fait plaisir sur les puts que sur les calls. C'est surtout les rumeurs qui pèsent sur le titre, la peur d'une nouvelle acquisition (Opéra, pour laquelle on parle d'un autre milliard après celui d'Instagram), la peur de l'arrivée d'un téléphone mobile Facebook qui fait hurler de rire les « experts » de la chose et le fait que pendant que sa compagnie se fait défoncer en bourse, le CEO-qui-décide-de-tout est en voyage de noce en Italie et qu'en plus quand il mange dans les restos là-bas, il ne laisse même pas de pourboire.

 

Inutile de dire que dans cette ambiance, il est difficile de trouver des points positifs à Facebook, sans compter qu'il ne se passe pas un jour sans qu'un chroniqueur estime que «même à 28$, Facebook est encore trop cher » - tout en gardant à l'esprit que ce même chroniqueur s'est bien gardé de nous le dire la veille de l'émission en bourse. En gros la facture d'hier est de près de 10% de baisse et FB vaut moins de 29$.

 

Autre point négatif, la Grèce bis, j'ai nommé : l'Espagne. L'un est bleu et blanc, l'autre est jaune et rouge, mais à la fin on a les mêmes problèmes qu'à Athènes, sauf que le potentiel de problème est beaucoup, beaucoup plus élevé. Hier matin nous abordions la thématique du sauvetage de Bankia. Le Gouvernement Espagnol devait injecter 19 milliards d'Euros dans le bilan de la banque pour lui éviter de couler tel le Titanic, tout était en ordre, même que le Premier Ministre avait déclaré n'avoir besoin de personne pour sortir 19 milliards. Oui, il avait juste besoin de l'autorisation de la BCE pour faire un échange d'obligations espagnoles contre du cash pour sauver Bankia et cette autorisation n'est de loin pas dans la poche... Ce qui remet tout en question. Bankia n'est pas encore sauvé et il faudra peut-être attendre le prochain sommet européen pour trouver une solution hybride pour régler ce problème. Problème qui n'est du reste que la partie visible de l'iceberg.

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Dans la foulée tous les brokers ou presque ont downgradé Bankia, ce qui est d'une aide précieuse pour l'investisseur qui avait encore le moindre doute sur le fait que Bankia puisse ne pas être une grosse daube. Le titre s'est effondré de 16% de plus, l'indice espagnol a plongé de 2.34%, surtout après que les ventes de détail soient sorties en baisse de 10% pour le mois d'avril. L'ambiance est au beau fixe en Espagne. A noter également qu'une banque liée à Bankia est également dans la tourmente pour avoir payé une pension de 14 millions d'euros à son ex-patron. Il y a un truc formidable dans le métier de « patron de banque », peu importe ce que tu fais, ce que ça coûte ou ce que fait l'économie, tu encaisses TOUJOURS un maximum de pognon, c'est un jeu qui s'appelle « qui gagne, gagne et qui perd gagne ». Etre patron de banque, c'est être Starsky et Hutc ; tu gagnes toujours à la fin.

 

Et puis last but not least, il faut aussi noter le fait que la, je cite, « petite agence de rating indépendante Egan-Jones » (oui, moi non plus je ne connaissais pas) a également réduit le rating de l'Espagne de B à BB-, ce qui aurait eu pour résultante de faire chuter l'Euro/$ sous les 1.25. C'est formidable. Maintenant la moindre agence de rating indépendante peut faire chuter tout ce qu'elle veut. Dès demain je me met à envisager la création de « Morningbull Rating & Co ». On va voir ce qu'on va voir.

 

Au bilan final les marchés auront vécu une belle journée, le S&P500 termine à 1332, en hausse de plus de 1%, le CAC de plus de 1.3% et le DAX frise les 6400 points. Mais en fait tout n'est pas si rose si l'on regarde entre les lignes. On peut encore avoir peur et les soucis ne sont pas encore rangés dans la boîte de pandore.

 

Et puis côté commodities, ce n'est pas gagné non plus. Le fait que le dollar soit en train de redevenir une monnaie forte (enfin, plus recherchée que l'Euro en ce moment), ne donne rien de bon du côté de l'or et du pétrole, ni du reste non plus. Comme on est un peu perdu, nous sommes revenus sur les bases ; dollar fort = mauvaise nouvelle pour le commodities, un point c'est tout. Dès lors l'or est à 1550$ et le baril est à 90.38$. Je vous le confirme, ça ne se ressent pas à la pompe, mais ça va venir un jour, c'est sûr. Je ne sais pas encore quand, mais un jour, on pourra certainement acheter à nouveau des V8 sans arrière pensée. Il faut encore noter que l'or est en pleine crise identitaire. En effet, si l'Espagne part en vrille, c'est bon pour l'or qui fera office de valeur refuge. Mais en même temps, si l'Espagne part en vrille l'Euro/$ va se faire démonter propre en ordre, donc la force relative du billet vert ne va pas favoriser l'or. Du coup, valeur refuge ou pas ? Parce que si la valeur refuge baisse alors qu'elle devrait nous sauver la vie, on va pas s'en sortir.

 

Dow 12,581 +126 +1.01%

Nasdaq 2,871 +33 +1.18%

S&P 500 1,332 +15 +1.11%

 

FTSE 100 5,391 +35 +0.65%

CAC 40 3,085 +42 +1.37%

DAX 6,397 +74 +1.16%

FTSE MIB 13,107 +50 +0.38%

IBEX 35 IDX 6,252 -150 -2.34%

SMI 5914 +49 +0.84%

 

Nikkei 225 8,572 -85 -0.98%

Hang Seng 18,655 -400 -2.10%

Shanghai 2,498 -5 -0.22%

S&P ASX 4,133 -36 -0.86%

 

Ce matin l'Asie a décidé de se ranger sous l'égide de l'Espagne et tous les marchés sont dans le rouge. Les peurs sont à nouveau présentes, l'Espagne remplace la Grèce dans le coeur des investisseurs et vu sous cet angle, ce n'est pas gagné. De plus ce matin un journal chinois a estimé que les mesures de « stimulus » de la Chine seraient relativement légères en comparaison avec ce qui avait été mis en place au paroxysme de la crise économique (à supposer que nous en sommes sortis, mais il n'y a rien de moins sûr). Du coup les bancaires étaient sous pression tôt ce matin à Hong Kong. A noter également les rapports qui circulent et qui mentionnent le fait que les banques chinoises réduisent leurs investissements dans leurs concurrents européens. La trouille, ça ne se commande pas.

 

Dans les nouvelles du jour et dans la série « quand y en a plus, y en a encore », hier soir Research In Motion a donné une conférence de presse pour prévenir leurs investisseurs que les trimestres à venir seraient compliqués et « challenging ». Ben nous qui nous attendions à que ça rigole, un peu à l'image de ces douze derniers mois, on est sacrément déçus. En gros le BlackBerry ne se vent pas comme on aimerait qu'il se vende et ce n'est pas nos nouveaux produits qui vont y changer quelque chose. L'ambiance semblait pesante hier soir après la clôture. Pour faire bon poids, bonne mesure, le titre a reculé de 7% et est même passé brièvement sous les 10$. On retiendra que Facebook était légèrement encore plus bas après la clôture...

 

Du côté de chez Apple, on ne cesse d'entendre parler du nouvel iPhone 5 et de la nouvelle Apple-TV, Tim Cook donne des conférences pour dire qu'il ne peut rien pour l'instant mais que dans quelques semaines il va tout faire péter avec ses annonces. Le titre semble dans les startings blocks, mais il a besoin de « grandes nouvelles ». Reste à savoir si iPhone plus grand et bicolore suffira à son bonheur.

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Chez JP Morgan, selon la presse autorisée à penser, il se pourrait que l'on ait commencé à réduire la voilure de la baleine pour essayer de limiter la casse. Selon certains articles, ils auraient déjà liquidé pour 25 milliards d'assets. Les autorités demandent toujours des explications sur le pourquoi du comment et au vu de l'opacité de l'affaire on en est à se demander si ils savaient vraiment ce qu'ils faisaient...

 

Deux choses qu'ils faut garder en tête pour l'avenir. Tout d'abord le fait que dans les couloirs de Wall Street on reparle de plus en plus du plafond de la dette américaine. Vous savez ce truc que l'on n'a jamais réglé et qui court toujours. A l'approche des Présidentielles US, on va revenir sur le sujet et comme il n'y a pas de réelle solution et que l'on imagine mal les USA passer un plan d'austérité, il se pourrait que la prochaine crise du plafond de la dette soit bien moins fun que la première. Surtout que tout le monde en parle, mais le marché semble faire la sourde oreille.

 

Ça c'était le scénario noir, l'autre scénario possible, c'est une autre rumeur qui plane dans les salles de trading et qui ferait état de l'arrivée imminente d'un Quantitative Easing numéro 3, mais pas n'importe lequel, cette fois on fait d'une conspiration mondiale qui inclurait la Chine, l'Europe et les USA, afin de lancer de façon conjointe et synchronisée, un plan de soutien à la croissance dans le monde entier. Ou presque. Deux scénarios à retenir pour le mois de juin, une fois que le cas de l'Espagne aura été réglé. Ou pas.

 

A retenir en vrac : la banque du Portugal craint l'effet domino de la crise Espagnole et Grecque (sans blague, ils n'ont pas encore compris que la crise est globale et pas locale?). Air France cherche une solution pour en plus acheter Alitalia, enfin pas tout de suite, parce que ça va être compliqué à cause de l'argent.. (te casses pas, on a compris). Les politiciens suisses n'arrivent pas à se mettre d'accord sur le choix du Gripen, le président du parti Libéral-Radical, Philipp Müller estime qu'il faudrait y réfléchir encore et revenir sur le choix du Rafale et de l'Eurofighter (franchement ? Ils ont qu'à acheter des vélos, ah non, ça ça fait aussi polémique, si on supprimait les militaires alors???). Le patron de Total estime que son entreprise est « surtaxée », elle paie 300 millions d'euros d'impôts en France pour 12 milliards de profits (moi aussi je veux le même taux d'imposition). Mark Zuckerberg ne pèse « plus que » 14.7 milliards après hier soir et il n'est plus dans la liste des 40 plus riches (ouch, on fait une collecte ? Moi ça me met les larmes aux yeux).

 

Pour ce qui est des chiffres économiques, nous aurons les MBA Purchase Applications, le Challenger Job Cut, les ventes des grands-magasins, le Redbook et les Pending Home Sales, mais pour être franc, tout le monde attend encore une fois impatiemment les chiffres de l'emploi à la fin de la semaine. Demain nous aurons aussi le GDP et le Chicago PMI, puis les chiffres ADP qui seront une bonne indication pour les données de vendredi après-midi. Pour le moment les futures américains sont en berne, en baisse de 0.2% dans le sillage de l'Asie et avec la peur que l'Espagne revienne en pole-position ce matin.

 

En conclusion, l'incertitude est toujours de mise et rien, mais alors rien n'est gagné, l'avenir des marchés financiers sont réduit à voir les choses jour après jour, ne sachant jamais ce qui va nous tomber sur la figure entre-deux.

 

Voilà, c'est donc tout pour ce matin, mais c'est aussi tout pour cette semaine. En ce qui me concerne je serais à Paris pendant deux jours et je reprendrais la plume, enfin le clavier dès lundi prochain, mais entre-deux, je fais la pause..

 

Si jamais, pour ce week-end, je vous rappelle la finale de la coupe de Suisse de rugby, Samedi 2 juin 2012, Stade de Colovray-Nyon à 15h00. Viendez comme disait l'autre..

 

Allez, bonne fin de semaine à tous et à lundi !!

 

Morningbull

 

"Facebook has lost so much money that founder Mark Zuckerberg has been named an honorary board member of JPMorgan." –Jay Leno

 

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29 mai 2012

Chacun son tour, quand c'est pas l'un, c'est

Chacun son tour, quand c'est pas l'un, c'est l'autre

 

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L'Espagne est l'équipe de football championne du monde en titre, mais c'est aussi la 12ème économie du monde. Si elle venait à rentrer dans une crise de la dette souveraine à l'échelle de la Grèce, on se rendrait compte soudainement que la Grèce n'est franchement qu'un petit rhume en comparaison de la broncho-pneumonie que peut nous amener l'Espagne.

 

Hier, alors que les américains se souvenaient de leurs soldats tombés pour le drapeau aux quatre coins du monde, que les Européens se lugeaient au soleil pour fêter la Pentecôte, il y avait quand même quelques marchés ouvert et un minimum d'activité financière, sans volume, mais tout de même. Et comme nous n'avions une énième baisse du titre Facebook à nous mettre sous la dent, il fallait bien trouver une autre solution, un autre sujet de conversation entre traders... Heureusement, les pays Européens en difficulté n'ont pas le choix, quand le bateau coule, il faut tout de même continuer à écoper, même si c'est férié.

 

Nous avons donc vécu une petite journée avec 2 nouvelles qui soufflaient le chaud et le froid sur les salles de trading vides. Il y en avait une bonne et une mauvaise. La mauvaise étant plus mauvaise que la bonne, vu que la mauvaise, c'était du concret et que la bonne c'était de la spéculation. Mais commençons par la bonne, ça amortira le choc de la mauvaise.

 

Selon les sondages en Grèce, lors des élections du 17 juin, les « mauvais » partis seraient mal barrés et il y a bon espoir que l'on arrive enfin à former un Gouvernement. Tout cela reste de la spéculation et autant dire que la mise en application des mesures d'austérité sont encore de la science-fiction, mais c'est tout de même plus encourageant de savoir que les « nazos grecs » vont reprendre le pouvoir. Cette nouvelle a donner un peu d'air au marché grec qui est remonté violemment pour « fêter ça ».

 

En revanche, du côté de la mauvaise nouvelle, ça se gâte un peu en Espagne. Le soleil se couvre et les nuages s'amoncellent, plus ça va de l'avant plus ça à le goût d'une crise de la dette souveraine en full power, plus ça à l'odeur d'une crise souveraine tant bien que ça va finir par être une VRAIE GROSSE crise de la dette souveraine qui va emporter le Portugal et l'Italie dans sa tourmente.

 

Hier le Premier Ministre Espagnol a annoncé le sauvetage pas nationalisation de la banque Bankia. Coût de l'opération : 19 milliards d'Euros. Une broutille à côté de ce qui semble nous attendre dans les semaines qui viennent. Car détrompez-vous, ce n'est pas cette annonce qui a plombé l'ambiance, mais plutôt l'article du quotidien «El Mundo », qui pense que ce sauvetage étatique n'est que la pointe visible de l'iceberg et qu'il va ENCORE falloir mettre la main au porte-monnaie pour sauver d'autre banques. Le journal estime qu'il va rapidement falloir 30 milliards de plus pour sauver CatalunyaCaixa, Novagalicia and Banco Valencia et en conclusion il paraît plus que probable que l'Espagne devrait appeler l'Europe à l'aide....

 

Dans la foulée le taux de la dette espagnole s'est envolé à plus de 6.5%, ce qui est encore loin de la Grèce, mais quand même. Ça va devenir de plus en plus difficile à porter pour l'Espagne. L'Italie a suivi le mouvement dans une moindre mesure et le marché Espagnol s'est fait démolir en fin de journée, histoire de le faire clôturer au plus bas depuis 9 ans. Bon, ça va, ça nous ramène en 2003, on a pas encore effacé les bas de la crise internet. Ça laisse des objectifs à atteindre pour cet été.

 

Voilà, c'était donc encore une belle journée du mois de mai. On a profité de l'absence de la plupart d'entre nous pour se faire l'Espagne, mais que l'on se rassure, à voir ce qu'on voit et à entendre ce que l'on entend, on a encore un peu de temps pour s'amuser devant nous.

 

Dans les autres nouvelles qui n'ont pas eu d'impact parce que les marchés étaient fermés, on retiendra l'article du Wall Street Journal qui estime que l'UBS et Citigroup ont perdu respectivement 30 et 20 millions de dollars dans le cadre de l'opération Facebook. Le premier jour de cotation et le fait que les systèmes informatiques du Nasdaq ont complètement foiré la chose, font que certains desk de trading se sont retrouvés avec des positions impossibles à gérer sachant qu'ils étaient sourds, muets et aveugles... Résultat, une cinquantaine de millions dans la nature et ce n'est probablement pas les seuls. Ceci dit, les montants sont dérisoires si l'on tient compte des récents exploits des banques au travers de la planète.

 

Autre nouvelle, alors que le titre est toujours au fond du trou et au bord du gouffre, Facebook serait sur le point de sortir un « smartphone Facebook » pour concurrencer les Samsung et autres iPhones. Il semblerait que Mark Zuckerberg craigne que Facebook ne devienne « plus qu'une application de plus sur les smartphones ». Si cette stratégie est correcte et si ce projet est vraiment sur les rails, cette fois le titre Facebook est définitivement un « Short ». Il paraît peu probable qu'il parvienne à museler la concurrence qui est en place depuis bien longtemps, surtout que sa stratégie de développement consiste principalement à débaucher des ingénieurs de chez Apple. Il semble impossible que ça suffise. Alors mis à part engloutir des milliards sur la croissance de Facebook qui est déjà en ralentissement, je ne vois pas trop l'objectif, ou alors c'est de transformer la plus grosse IPO techno en la faillite la plus rapide tous les temps... D'ailleurs un des chroniqueurs de Marketwatch estime que le titre vaudrait plutôt 13.80$ que 31.80$, c'est juste une question de chiffres..

 

http://www.marketwatch.com/story/facebooks-stock-should-trade-for-1380-2012-05-25

 

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Pour le reste, ne nous le cachons pas, c'était Waterloo, morne plaine. Des volumes anémiques et une journée quasi-estivale sur les marchés financiers. On serait pas venus, susse été pareil, d'ailleurs on n'est pas venu...

 

L'or est à 1577$ et le pétrole est à 91.24$. Pas grand-chose à ajouter à leur sujet étant donné le monde présent hier.

 

Nous sommes donc mardi matin et on va faire comme si c'était lundi. On repart quasiment sur les niveaux de vendredi soir. L'Espagn est au fond du trou et les futures américains sont en hausse pour saluer le fait que les Grecs choisiraient plutôt un Gouvernement « pro-austérité », ce qui est tout de même étrange, parce que si l'on regarde bien, le problème de l'Espagne qui va nous arriver de plein fouet d'ici cet été, semble un tantinet plus inquiétant et plus massif que la Grèce, mais bon. Les Américains semblent vouloir traiter un sujet à la fois et ils vont se concentrer sur l'Espagne une fois que le cas de la Grèce sera réglé et qu'il se rendront compte qu'en Espagne on parle la même langue qu'à Los Angeles.

 

FTSE 100 5,356 +5 +0.09%

CAC 40 3,043 -5 -0.16%

DAX 6,323 -17 -0.26%

FTSE MIB 13,057 -98 -0.74%

IBEX 35 IDX 6,401 -142 -2.17%

SMI CLOSED

 

Nikkei 225 8,563 -30 -0.35%

Hang Seng 18,842 +41 +0.22%

Shanghai 2,494 +21 +0.83%

S&P ASX 4,141 +21 +0.50%

 

L'Asie semble se calquer sur les indications des futures américains, mis à part Tokyo qui est dans le rouge à cause des valeurs exportatrices. En Chine on saluait le fait que le Gouvernement ait autorisé la construction de plusieurs nouvelles aciéries, confortant les intervenants dans leur conviction que le Gouvernement Chinois s'est lancé dans un vaste plan de stimulus.

 

En tous les cas, ce matin LA nouvelle qui semble séduire le plus les marchés, c'est la Grèce. Comme quoi il ne nous faut tout de même pas grand-chose pour être heureux.

 

What else ? Nestlé n'est plus tout seul dans la course à la capsule, après la brèche ouverte par Denner, cette fois c'est Migros et Fust qui vont lancer leurs capsule « adaptables » aux machines Nespresso. Clooney a du soucis à se faire, on ne sait pas encore qui fera la promotion des produits Migros, mais si un acteur suisse s'y colle, il a peut commencer à avoir peur. Reste à trouver un acteur suisse.

 

Dans les autres nouvelles en vrac : les fonds d'investissements réduisent leurs expositions sur les banques européennes (tu m'étonnes). L'Espagne estime ne pas avoir besoin d'aide pour sauver ses banques (en effet, le budget annuel du Real Madrid et du Barcelone devrait suffire). Au prix où elle se traite aujourd'hui, TF1 vaudrait en-dessous de sa valeur à la « casse », (en gros elle vaut la valeur de Secret Story). BP est à nouveau sous enquête, le FBI veut savoir si par hasard BP n'aurait pas menti au Congrès quand à la quantité de pétrole qui aurait fuit dans le Golfe du Mexique (ça serait étonnant, une « major » pétrolière, c'est quand même pas leur genre). En Egypte pour la finale des présidentielles, on se retrouve avec un « frère musulman » et un membre de l'ancien régime au second tour.. (ça valait bien la peine faire une révolution pour se retrouver avec ça). Les négociations au sujet des commandes de Rafales à Abu Dhabi sont au point mort, le prix du pétrole à la baisse semble faire hésiter tout le monde, le Président Français est sur le coup, mais comme il va se rendre là-bas en train (pour faire comme le peuple), ça va prendre du temps. Selon la presse canadienne, BlackBerry pourrait réduire encore la voilure avec une nouvelle suppression de 2'000 postes (de mieux en mieux).

 

Et puis on ne peut pas parler finance sans revenir sur un des sujets « chaud » du week-end. Il semblerait que quand on devient patron du FMI, on est immédiatement frappé par une maladie quelconque. On ne va pas revenir sur celle qui frappe DSK et qui lui a coûté le poste de Président de la République, mais plutôt sur la maladie qui frappe Christine Lagarde : « la bêtise ». Ce n'est pas la première fois qu'elle nous fait des déclarations à contre-courant ou des enfonçages de portes ouvertes. Ça encore, on pouvait comprendre, son passé de femme politique la forçait à dire n'importe quoi à la première occasion. Cependant ce week-end, elle est passée à la vitesse supérieure en donnant une interview à « The Guardian ».

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Alors qu'elle touche 551'700$ par an (net d'impôts comme il se doit), elle s'est permise de déclarer : « Je pense que les Grecs devraient commencer par s'entraider collectivement, en "payant tous leurs impôts » et elle rajoute : « je pense plus aux petits enfants d’un village au Niger qui reçoivent deux heures de cours par jour, qui se partagent une chaise à trois et qui sont heureux d’aller à école. Je pense à eux tout le temps. Parce que je pense qu’ils ont plus besoin d’aide que les gens d’Athènes. Je crois que tout cela se passe de commentaires. Elle n'en est pas à son coup d'essai et je ne comprends pas que le FMI la laisse encore parler. En tous les cas, si elle avait encore une once de crédibilité, elle vient de s'évaporer définitivement.

 

Pour sa défense, on peut dire que c'est maladif, puisqu'elle avait déjà déclaré, en juillet 2010 : « Je suis convaincue que la France va conserver sa note AAA. », puis en janvier 2011 : « L’euro a franchi le cap, et la zone euro a désormais le pire de la crise de la dette derrière elle. », sans oublier le célèbre : « Tous les clignotants sont au vert. ». J'en passe et des meilleurs, en conclusion, on se demande si il n'est pas mieux de reprendre DSK.

 

En tous les cas, elle remporte la palme de d'or de la plus grosse connerie du week-end et je viens de recevoir un mail de l'office du tourisme grec, pour les vacances de Christine Lagarde cet été, ça va pas être possible...

 

Pour aujourd'hui, les futures sont en hausse de près de 10 points sur le S& P, l'ouverture devrait se faire au son de l'hymne grec, puisque c'est LA raison de la hausse. Cette après-midi nous aurons les chiffres du S&P Case Shiller, du Consumer Confidence, le State Street Investor Confidence Index et le Dallas Fed Manufacturing Survey.

 

C'est plus court que d'habitude, mais il n'y a rien de plus à dire ce matin. Moi je vous retrouve demain, pour un commentaire plus complet avec des marchés vraiment ouverts... En attendant je vous souhaite la meilleure des journées possible !! A demain

 

Morningbull

 

"Four Secret Service agents fired for that sex scandal decided to fight their dismissal. The lawyer said they didn't realize the women were prostitutes. Is that the best argument when you're trying to get your job back in the Secret Service? These guys are supposed to be experts at picking people out of a crowd. Can't spot a hooker? Really" –Jay Leno

 

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24 mai 2012

Retour à la case DEPART

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Il y a des jours, j'ai le sentiment d'être dans un grand jeu de l'oie. Tu lances les dés, tu fais un double-six, et tu avances très vite, puis les deux coups d'après tu n'arrives à faire que des uns ou des deux et tout d'un coup tu tombe sur une case qui te dis : « vous êtes tombé dans un trou, vous retournez à la case départ et passez derrière tous vos adversaire ». On est définitivement coincés dans la troisième dimension et les marchés Européens semblent incapables d'imaginer sortir de tout cela un jour.

 

C'est un peu ce qui se passe ces jours. Tout d'abord nous vivons une journée de rebond phénoménale où rien ni personne ne semble pouvoir faire baisser le marché, le jour d'après on hésite toute la journée et à la fin on ne fait pas grand-chose et le troisième jour on se casse gueule comme si TOUTE l'économie mondiale s'était soudain transformée durant la nuit. Et tout ça parce qu'un politicard, quelque part, a donné son avis tout en sachant qu'il n'en sait pas plus que nous et qu'il ne peut émettre que des spéculations sachant que personne n'a la formule de la potion magique pour sauver l'Europe. Apparemment François Hollande l'avait pendant la campagne, mais il semble que ça met un peu de temps pour se mettre en place. Au sujet des Eurobonds, il semble qu'Angela Merkel continue de mettre les pieds au mur et si la seule solution que le QG de campagne de Hollande avait c'était les Eurobonds, va falloir trouver autre chose. Je ne sais pas moi, les Eurobonds ex-Allemagne.

 

En même temps on peut comprendre que les Allemands n'aient pas envie de se financer en « commun » et de payer des taux plus élevés, alors qu'eux tout seul peuvent se financer à très bon marché. C'est ce qu'on appelle l'esprit d'équipe. Si c'était pour la jouer perso, fallait pas rentrer dans l'Europe alors !!! Bref, les Allemands veulent bien que les Européens viennent dépenser chez eux, mais ils ne veulent pas emprunter avec les mêmes Européens. C'est pas gagné.

 

En plus du sujet des Eurobonds, toutes la matinée on a entendu en boucle les paroles de Papademos qui parlait de l'éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro et plus la fin de journée approchait, plus on flippait sur l'éventuel résultat du sommet informel des leaders du continent, surtout que plein de personnes proches de ce sommet laissaient entendre que l'Europe ne voulait pas que la Grèce sorte de l'Euro et de l'Europe, mais qu'en revanche, ils préparent quand même un scénario qui inclurait la sortie de la Grèce. Cette manière de se préparer au pire tout en bossant pour éviter qu'il se produise dépasse totalement la manière de penser du joli monde de l'investissement. C'est des stratégies beaucoup trop complexes pour des traders qui maitrisent péniblement la différence entre achat et vente à tel point que sur certains clavier de trading il a fallu distinguer les couleur, rouge pour « vendre » et vert pour « acheter ».

 

Cette manière extrêmement complexe de gérer le problème grec fait peser beaucoup trop d'incertitude sur le marché et 48 après que l'on ait fait de la réflexologie et de la méditation pour ne plus penser au cas grec, on n'a pas pu s'empêcher de revenir dessus et de se faire peur encore une fois en appuyant sur la grosse touche rouge : « SEEEEEELLLLLLLLLLLL »... La résistance aux vendeur aura été de courte durée et les bulls sont retournés se planquer dans leurs étables en attendant une attitude un peu plus constructive de la part des investisseurs. En attendant la sanction d'hier après-midi aura été une fois de plus terrible et moyennement agréable.

 

Et tout ça pour un sommet « informel ». Je ne vous dis même pas ce qui se serait passé si ce sommet avait été « formel ». D'ailleurs je me demande vraiment quel est la différence entre un sommet formel et informel. A voir comme ça à la télé, pour un sommet INFORMEL, ils arrivent tous, tour à tour dans leurs limousines, se font filmer, serrent des pognes et rentrent dans le bâtiment pour s'enfermer dans une salle pendant 5 heures pour ressortir en disant que les discussions avancent, que rien n'est réglé, mais que l'on travaille sur des solutions. Les Français disent qu'ils pensent que les Eurobonds sont une bonne solution et les Allemands sourient et disent que eux, ils ne pensent pas. Ensuite les chefs d'états disent qu'ils aiment beaucoup la Grèce, d'ailleurs ils y vont en vacances cet été parce que c'est moins cher et puis ils disent qu'ils vont tout faire pour sauver la Grèce, tout en sachant qu'on ne peut pas ignorer la possibilité d'une sortie...

 

ça, c'était un sommet informel.

 

Un sommet formel, c'est quand ils ont demandé leur avis aux américains et leur pognon aux chinois.

Mais visuellement, c'est la même chose, vu de l'extérieur.

 

Bref, le sommet informel d'hier n'a rien apporté de plus que l'on savait déjà. Les marchés européens peuvent d'ailleurs remonter car les raison pour laquelle on s'est fait mettre la tête sous l'eau hier n'ont pas évolué et comme le disait un analyste, de toute manière on n'en saura pas plus avant fin juin, date du sommet « formel » et après les élections grecques dans l'hypothèse où ils arrivent enfin à élire un gouvernement.

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Pour faire simple, c'est un sacré bordel politique, personne n'a LA solution et si il y en a une, il faut de toute manière attendre un mois pour en savoir plus. En attendant, nous les traders, les investisseurs, fund managers et autres vils spéculateurs, nous sommes dans notre machine à laver le linge sur mode « essorage », 1500 tours minutes et ça fait du bien quand, à 17h30, les marchés ferment et qu'on sait que pendant 15 heures et 30 minutes le marché ne baissera pas parce qu'il est FERME..

 

L'Europe aura donc vécu une journée d'enfer, une de plus. Les Italiens et les Espagnols ont remporté la palme des pires marchés de la journée, puisque l'on a bien compris qu'en cas d'implosion de la Grèce, les banques de ces deux pays se retrouveraient dans une situation peu enviable. En arrivant au bureau, les américains se sont rendu compte de la situation de panique de l'Europe et n'ont fait rien d'autre que de se conformer à l'ambiance. D'entrée les marchés US plongeaient. En voyant que les marchés US plongeaient rapidement les Européens se sont dit qu'il devait se passer un truc aux USA, donc ils ont baissé plus fort. Voyant ça, les américains ont vendu un peu plus.. et ainsi de suite. C'est là que l'on voit toute la complexité de la haute finance. Le serpent qui se mord la queue.

 

Puis soudainement à 17h30, heure de la prairie du Grütli, les américains se sont rendus compte que l'Europe ne baissait plus. En fait elle était fermée. Dès lors ils ont commencé à penser par eux-même, se disant que le sommet informel n'allait rien apporter de plus que ce que l'on savait déjà et qu'il n'y avait pas de raison de sauter depuis le pont de Brooklyn. De plus on sait depuis longtemps que c'est la gabegie totale en Europe, il n'y avait donc qu'à racheter le marché. C'est alors que le Dow Jones qui perdait plus de 200 points à ce moment précis, a entamé une remontée qui aurait fait pâlir les meilleures patrouilles de la patrouille des glaciers. En quelques heures nous passions de 200 points de baisse à inchangé, voir même 0.4% de hausse sur le Nasdaq.

 

Pendant ce temps, nous en Europe... On avait perdu près de 3%.

 

De plus les chiffres de l'immobilier publiés hier était excellents, que ce soit les New Home Sales ou l'indice FHFA, les deux étaient au-dessus des attentes des économistes, confirmant gentiment le fait que le marché de l'immobilier semble se stabiliser de plus en plus. Va bien finir par monter un de ces jours, non ?

 

Côté PC, c'était l'hallali, avec les mauvais chiffres de Dell qui abandonnait 17% durant la séance, les intervenants tiraient des parallèles sur Hewlett Packard qui était attendu à la clôture pour la publication de son trimestre. L'autre fabricant de PC perdait plus de 3% en signe de soutient à Dell. En revanche, après la clôture HP a battu les attentes et annoncé le licenciement de 27'000 personnes, soit 8% de leurs effectifs. Pour fêter ça le titre rebondissait de 11%. 27'000 personnes et le siège Européen de Hewlett Packard est à .... Genève. C'est vraiment une bonne période.. Comment on dit ? La loi des séries ?

 

L'Euro a touché 1.2550, soit les plus bas depuis 2010. Malgré les objectifs de 3'000 et de 5'000 sur l'or, annoncés hier dans la presse, on peut raisonnablement dire qu'aucun de ces objectifs sera atteint avant que la Grèce élise un Gouvernement et en tous les cas pas hier vu que l'or s'est fait taper dessus durant toute la journée, allant jusqu'à 1532$ tard dans la nuit. En revanche depuis que les asiatiques sont arrivés au bureau le métal remonte, mais il n'a pas de quoi faire le fier sur ces trois derniers jours. Ce matin l'once est à 1561$.

 

Côté baril, c'est pas la joie non plus. Pour la première fois depuis octobre le baril est passé sous les 90$, et tout ça alors que l'on approche d'un des week-end les plus chargé en terme de circulation automobile ; le Memorial Day. Toutes les spéculations sur l'Iran qui faisait penser que le baril allait s'envoler, n'existent même plus et en plus on craint une « décélération de l'économie qui pourrait impacter le baril », je ne l'invente pas, je l'ai lu ce matin. De plus les inventaires pétroliers étaient légèrement plus forts qu'attendu, alors que analystes étaient presque tombés sur le bon chiffre, ils se sont quand même ratés de 150'000 barils, mais on se rapproche. Ce matin, petit rebond sur le pétrole et les 156 litres et des poussières vous coûteront la modique somme de 90.49$. Je dis que j'aurais quand même dû acheter un V8 à la place d'un simple V6.

 

Dow Jones 12,496.15 -6.66 -0.05%

S&P 500 1,318.86 +2.23 +0.17%

NASDAQ 2,850.12 +11.04 +0.39%

 

STOXX 50 2,134.05 -58.80 -2.68%

FTSE 100 5,266.41 -136.87 -2.53%

CAC 40 3,003.27 -80.82 -2.62%

DAX 6,285.75 -149.85 -2.33%

IBEX 35 6,440.50 -220.80 -3.31%

FTSE MIB 12,960.87 -495.16 -3.68%

AEX-Index 289.16 -6.79 -2.29%

Stockholm 974.56 -25.97 -2.60%

SMI 5,817.91 -92.29 -1.56%

 

Nikkei 225 8,518.89 -37.71 -0.44%

Hong Kong 18,676.53 -109.66 -0.58%

S&P/ASX 4,062.00 -5.04 -0.12%

Shanghai 2,468 -8 -0.31%

 

Ce matin en Asie, alors qu'hier on paniquait à cause de la Grèce, ce matin on se pose des questions sur la Chine. A ce rythme-là, on ne va pas s'en sortir. HSBC a annoncé que l'activité manufacturière chinoise était en baisse pour ce mois à 48.7 pour le mois de mai (qui n'est pas terminé), contre 49.3 en avril (qui est terminé, lui). Toute mesure en-dessous de 50 est considérée comme mauvaise et comme un ralentissement de la-dite activité manufacturière. Evidemment tout ce qui est considéré comme ralentissement en économie est un peu comme tout ce qui est considéré comme « péché » à l'église, c'est mal. C'est trèèèèèèèès mal et le seul moyen de se faire pardonner c'est de forcer les américains à consommer plus pour relancer l'activité manufacturière chinoise pour qu'ils puissent recommencer à se saouler au Lafite Rothschild. L'ensemble des marchés de la région sont donc en légère baisse, histoire de ne pas que les Européens s'emballent trop ce matin en voyant qu'ils ont raté le rebond du marché hier soir.

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LA GRANDE NOUVELLE d'hier soir, c'est que pour la première fois de son histoire d'amitié avec les marchés financiers, Facebook termine en hausse. La polémique n'est pas terminée, car entre la mise en bourse de vendredi et les errances du Nasdaq, puis les annonces comme quoi les brokers impliqués dans l'émission avaient baissé les perspectives de croissance PENDANT le roadshow, sans dire à personne, mais en augmentant le prix de vente et le nombre de titres à vendre, tout ceci continue dans le sens du foutage de gueule massif. Néanmoins, hier certains ont commencé à se dire qu'il ne fallait peut-être pas exagérer, du coup le titre terminait en hausse de 3.23%. De la folie.

 

Je ne voudrais pas me risquer à tirer trop de parallèles, mais il existe une action qui s'appelle Renren (RENN) qui n'est rien d'autre que le Facebook chinois, n'allez pas vous inscrire, j'ai essayé, mais à moins de lire couramment le mandarin ça va être compliqué. Renren est sorti en IPO il y a un peu plus d'un an. Le titre a été émis autour de 14$, il est monté à 25 le premier jour pour perdre 10$ en une semaine ensuite. A partir de là, en juin 2011, il valait 13$, six mois plus tard, 7.5$ et hier soir, 4.80$. Et en terme de valorisation, Renren est moins cher que Facebook... ça ne sent pas très bon tout ça..

 

Et puis la grosse connerie de la journée nous vient de Monsieur Prachter, l'analyste qui avait crié au scandale parce que Mark Zuckerberg ne portait pas de cravate au roadshow et qu'il avait manqué de respect au « monde de la finance » en mettant des basket et en ne portant pas de costume... Il a encore frappé en disant que si Zuckerberg AVAIT porté un costard lors des roadshow, le monde de la finance aurait acheté son titre alors qu'il était en difficulté. Il serait bon que ce Monsieur arrête de fumer le gazon en plastique de sa terrasse, ce n'est pas bon pour la santé. Surtout que depuis deux semaines, entre la mauvaise gestion de l'IPO de Facebook et la perte de JP Morgan, il y a un certain monde de la finance qui ferait bien de faire profil bas.

 

Petite parenthèse, on ne parle QUE de la Grèce, mais il ne faudra pas négliger les chiffres de l'immobilier qui sont sortis hier. Le fait que le marché se stabilise est important, mais c'est encore plus important dans le patrimoine financier de l'américain moyen et surtout sur sa capacité à emprunter et donc à consommer... Si tout ça recommence à fonctionner un peu, il se pourrait que nous ayons des bonnes surprises dans les mois à venir, il ne faut donc pas négliger l'impact positif global sur l'économie US de ces nouvelles.

 

En conclusion, rien de neuf n'est sorti du sommet d'hier. La Chine n'est pas au top de sa forme, l'immobilier US va mieux, le plafond de la dette US va bientôt redevenir un problème, HP licencie 27'000 personnes, le Gouvernement Espagnol va filer 9 milliards à Bankia pour provisionner, visiblement il reste de l'argent pour filer aux banques en Espagne, Facebook semble se diriger de plus en plus en direction du titre de pire du mois et maintenant il y a des rumeurs comme quoi ils voudraient faire lister FB sur le NYSE à la place du Nasdaq parce que le Nasdaq a raté le premier jour de trading. On imagine que ça va tout changer.

 

Nous sommes toujours au milieu de nulle part, la volatilité est relativement élevée (22%) et l'impact politique de la Grèce encore beaucoup trop important. Il est donc impossible d'avoir une vision plus longue que les heures de trading ouvertes. Le risque de conserver des positions durant la nuit reste très élevé et franchement vaut mieux rester prudent et discipliné car tant que les marchés sont dans cet état d'esprit, essayer de prendre des positions c'est de la haute voltige...

 

Côté chiffres économiques, nous aurons les Durable Goods, les Jobless Claims, le Bloomberg Consumer Comfort Index, le Kansas City Fed Manufacturing Index, le Fed Balance Sheet et le Money Supply. Mis à part les deux premiers de la liste, il n'y pas grand-chose qui devrait faire bouger le marché. En revanche, si un politicien quelconque se lâche sur le sujet de la Grèce, alors là, ça sera important !!! Pour le moment les futures sont en baisse de 0.2%.

 

Voilà, je crois que c'est tout pour ce matin. Moi je vous retrouve demain pour le dernier jour de la semaine avant un long week-end de Pentecôte, histoire de se reposer avant de finir le mois et d'essayer de trouver une solution pour sauver la Grèce pendant le week-end.

 

En attendant je vous souhaite une très belle journée, qui pour une fois ne semble pas pourrie de chez pourrie, profitez on ne sait jamais combien de temps ça dure. On se voit demain.

 

Morningbull

 

"I know why you're happy. Facebook went public and you're all billionaires now. It is worth one hundred and four billion dollars. There has got to be a cheaper way to find out if your ex-girlfriend got fat." –Bill Maher

 

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23 mai 2012

Si tu ne manges pas ta soupe, j'appelle la Grèce !!!

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C'est le nouveau mot qui fait peur. Grèce. En fait non, ce n'est pas nouveau, mais depuis quelques semaines, il a clairement gagné en intensité. Sachant que la thématique de la Grèce nous a déjà flingué le printemps passé, l'automne passé, aujourd'hui elle est définitivement en train de remettre ça ce printemps.

 

Pourtant tout avait bien commencé dans le meilleur des mondes. L'Europe a entamé sa journée comme prévu, avec le sentiment d'avoir raté une partie du rallye américain de lundi soir, tout le monde s'est donc dit : « reprenons ce qui nous est dû », dès lors le ton était donné et l'Europe allait entamer une hausse presque linéaire, plus de volatilité, plus de doute, tout le monde achetait, un peu comme si les vendeurs étaient interdit d'écran. Et cet effet « marché » était en plus accompagné d'une espèce d'avalanche de bonnes nouvelles, ou alors comme si on s'était mis d'accord pour ne pas sortir les trucs qui dérangent en ce mardi 22 mai. Vodafone gagnait 4.2% après avoir publié un trimestre qui surprenait les analystes à la hausse, Accor bondissait de joie après avoir vendu sa chaîne de motels (Motel 6) aux américains et comme d'habitude quand ça monte, les banques frétillaient de bonheur parce qu'on ne savait pas trop quoi d'autre acheter pour fêter le retour des bovidés sur les places de bourses Européennes.

 

On notera également le grand retour en grâce du secteur automobile, soudainement ça intéresse tout le monde à nouveau, Fiat et Renault étaient les grands vainqueurs de la journée. Et puis il ne faut pas oublier que l'on parlait également politique. Alors les ministres des finances de Merkollande se sont rencontrés hier soir, on attend impatiemment la rencontre des partons qui vont essayer d'utiliser les discussions de leurs deux subordonnés pour trouver une nouvelle solution à cette crise. Comme si tout d'un coup, il y a un truc miracle qui allait leur sauter à la figure sous prétexte que les socialistes sont au pouvoir. Ceci dit, ils vont se rencontrer aujourd'hui et tout cela pourrait nous mettre un peu d'animation dans le marché. Angela Merkel a en effet déclaré hier qu'elle pourrait NE PAS être d'accord avec les suggestions du dynamique nouveau Président Français, ça commence bien.

 

En effet on sait que le nouveau locataire de l'Elysée est favorable à l'émission d'obligations européennes - eurobonds – et que Merkel ne l'est pas vraiment, sachant que de toutes façons, si ça tourne mal le seul pays qui pourra passer à la caisse, c'est l'Allemagne. Mais hier l'OCDE (basé à Paris) a insisté sur le fait que « c'était peut-être une bonne idée ». Dans la foulée l'OCDE a également coupé les prévisions de croissance pour la zone Euro et estime que le PIB ou GDP va se contracter de 0.1% cette année avant de repartir en croissance de 0.9% en 2013. La classe, je ne sais pas comment ils font leurs calculs, mais alors qu'on ne sait même pas où sera la Grèce dans 6 mois, eux ils arrivent à faire des prévisions. Je suis bluffé.

 

Et puis durant la séance, dans un autre registre, on a appris que Fitch avait soudainement décidé de downgrader le Japon. En fait ils étaient en meeting pour parler de la couleur des moquettes pour les salles de conférence et puis soudainement ils ont voulu commander un truc à manger, un des tops managers avec 22 mois d'expérience a proposé : « sushi ou pizza ? ». Sur les 12 personnes dans la pièces 9 avaient déjà fait une séance la veille avec des sushis, ils ont donc choisi la pizza. Du coup, un des types présents a dit : « tiens, le Japon n'a plus les faveurs de la cote », et du coup ils ont downgradé le Japon. Heureusement qu'ils n'ont pas choisi les sushis, sinon l'Italie se faisait encore downgrader. La bonne nouvelle, c'est qu'en un seul meeting, Fitch a réussi 1) à choisir la couleur des moquettes et 2) de couper la note du Japon qui se retrouve sur A+ et Fitch leur a, au passage expliqué l'abaissement de par le fait qu'ils prenaient leurs problèmes de dette trop à la légère. Moi je vous le dit, ces organismes de rating sont VRAIMENT trop forts pour nous, c'est eux qui devraient diriger le monde. Il savent toujours tout, sur tout et mieux que les autres. Non, ils sont simplement brillants et beaux en plus.

Euh, au fait, Pour ceux qui auraient un doute, j'ironise.

 

Malgré ces quelques nouvelles qui auraient pu mettre fin aux velléités haussières du marché, rien n'y fit. Les marchés du vieux continent terminaient en hausse, au plus haut et une des plus belle journée de hausse depuis longtemps. Même la Suisse affichait sa plus belle séance depuis le 1er février. De cette année.

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Il faut dire que l'entame de séance américaine y était pour beaucoup. Après leur rallye de la veille les marchés US continuaient leur marche en avant dans le sillage de la veille et sans montrer le moindre signe de faiblesse. Enfin, sauf si on parle de Facebook, mais ça c'est une autre histoire, ça compte pas. Donc les intervenants US persistaient dans leur envie d'aller voir plus haut, soudainement tout le monde parlait de rebond de « bull market » de trois jours (ben oui, après ce que l'on vient de se prendre dans les dents on commence petit), le début de séance était grisant et euphorisant, sauf pour Facebook.

 

Alors que Facebook continuait de baisser, les marchés trouvaient leurs marques et leur rythme de croisière, on ne parlait même plus de la perte de JP Morgan qui continue de hanter les esprits, mais plus discrètement. En revanche, ce que l'on ne comprends pas c'est comment une banque qui était connue pour son historique de « risk management » a été se coller dans une trade dont ils n'arrivent même pas à se défaire tellement c'est gros. D'ailleurs à ce propos je fait une brève parenthèse, car quand j'étais un jeune trader, la première chose que l'on m'a enseigné dans la gestion du risque était le risque de « liquidité ». On m'avait dit que quand on achetait un produit quelconque, il fallait toujours s'assurer du fait que la taille de notre position n'était pas trop grande par rapport à la liquidité du marché. Il ne fallait jamais rentré dans quelque chose qui ne pouvait plus assurer la possibilité de ressortir sans avoir besoin de « démonter » le marché.

 

A l'époque on appelait ça la «Cockroach House , you get in but you never get out ». La maison à cafards, tu rentres dedans et tu ne ressors jamais. On m'a appris ça le troisième jour où j'étais assis devant un écran et vous me faites croire que des mecs de JP avec des diplômes plein les poches ne savaient même pas ça, excusez-moi, mais si c'est vrai, ils sont simplement et totalement débiles.

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Ça c'était pour JP Morgan. L'autre sujet du jour et pour le troisième jour consécutif, c'est Facebook. Le titre se fait à nouveau défoncer de près de 10% et maintenant la SEC se mêle du processus d'IPO et vient de coller une enquête sur Morgan Stanley pour vérifier si ils n'auraient pas fait une grosse bêtise par hasard. Ensuite on a également appris que durant la période de marketing de l'IPO, les analystes de Morgan, Goldman et JP Morgan auraient réduit les perspectives de croissance de Facebook, mais ne l'auraient pas annoncé aux clients, enfin sauf aux GROS clients. A ce propos, je ne sais pas si c'est exact, mais si c'est le cas, je crois que les banques d'affaires viennent encore une fois d'accrocher une médaille à leur uniforme, avant l'opinion publique pensait que c'étaient des voleurs, maintenant en plus ça sera des escrocs. A ce rythme-là, la mafia sicilienne va rapidement passer pour des enfants de coeur.

 

En tous les cas la success story Facebook est en train de tourner vinaigre et toutes ces histoires et ces doutes qui planent autour de l'entrée en bourse du réseau social ne va pas aider à trouver le « juste prix » de l'action. En tous les cas, personnellement, je préfère me casser un bras et une jambe plutôt que de mettre 50 balles là dedans et tant pis si un jour elle remonte. Le mal est fait.

 

A noter également que les chiffres économiques publiés hier au sujet de l'immobilier étaient très ons et parlent de plus en plus en faveur d'une stabilisation du marché aux USA. Déjà rien que le fait que ça ne baisse plus est plutôt rassurant pour la suite des évènements. Bon, en même temps quand tu peux acheter une rue avec 10 baraques pour 50'000$, on ne voit pas comment ça pourrait aller plus bas. A suivre.

Et puis le tournant de la journée a eu lieu vers 15h. Soudainement alors que tout allait bien dans le meilleur des mondes, que le marché se dirigeait vers une seconde journée de hausse consécutive, Dow Jones a mis en ligne les déclarations que faisait Monsieur Papademos et le thème du grand- méchant-grec est revenu sur la table.

 

L'ancien premier ministre grec s'est visiblement lâché après quelques verres d'ouzo a annoncé que les plans pour que la Grèce quitte l'Euro sont REELS, que la marge de négociation sur les emprunts grecs et sur l'austérité est extrêmement limitée, qu'une sortie de la zone Euro serait CATASTROPHIQUE pour la Grèce et que les coûts de sortie estimés (entre 500 milliards et 1 trillion) sont largement en-dessous de la réalité. Que des bonnes nouvelles encourageantes comme vous pouvez le voir. Le point positif est qu'il n'a pas mentionné la montée des eaux, des attaques de zombies ou encore une colonisation par des extra-terrestres belliqueux et gluants.

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Comme vous pouvez l'imaginer, le marché fait le malin quand tout va bien, mais au premier croc-mitaine qui vient de Grèce, c'est la débandade et il n'y a plus personne. Nous sommes donc passé de plus 100 à -50 en 10 minutes, avant que les traders reprennent leurs esprits et se disent que les déclarations de Papademos sont probablement une stratégie pour mettre la pression sur Merkollande pour le meeting d'aujourd'hui... Finement joué. Mais on ne déjoue pas la vigilance d'un trader aussi facilement, du coup le marché est remonté en 10 minutes, mais il n'y avait plus assez de temps pour tout récupérer, on termine donc quasiment inchangé.

 

En conclusion, on peut avoir toutes envies du monde de rebondir, on peut se raconter toutes les histoires possibles et imaginables pour croire au rebond, sans même même parler de bull market, mais une choses est certaine, dès que l'on mentionne la Grèce, c'est « Sauve qui peut, les traders et les funds managers d'abord !!!!!! »...

 

Pas grand-chose à signaler sur le front de l'or est du pétrole, les deux baissent de manière marginale sans trop savoir pourquoi, l'or est à 1559$ et le baril à 91.45$. Les fluctuations monétaires, l'instabilité générale et le manque de visibilité y sont sûrement pour quelque chose. Pourtant, en ce qui concerne l'or, je suis quand même tombé sur deux articles ce matin, le premier parle de l'or à 3'000$ pour cette année encore et l'autre parle de l'or à 5'000$, mais il a pas dit quand.. ben voyons et pour mon ami le Dow Jones, on peut lui prévoir un petit 20'000 pour cet été ??

 

http://www.businessinsider.com/meme-alert-gold-3000-2012-5

 

http://www.businessinsider.com/baml-time-to-buy-gold-2012-5

 

Dow 12,503 -2 -0.01%

Nasdaq 2,839 -8 -0.29%

S&P 500 1,317 +1 +0.05%

 

FTSE 100 5,403 +99 +1.86%

CAC 40 3,084 +57 +1.88%

DAX 6,436 +105 +1.65%

FTSE MIB 13,456 +444 +3.41%

IBEX 35 IDX 6,661 +137 +2.10%

SMI 5910 +95 +1.64%

 

Nikkei 225 8,607 -123 -1.40%

Hang Seng 18,728 -311 -1.63%

Shanghai 2,473 -13 -0.52%

S&P ASX 4,131 -43 -1.03%

 

Ce matin la journée promet d'être un peu moins drôle qu'hier. Tout d'abord l'Asie souligne le downgrade du Japon et ça ne fait pas plaisir. Ensuite, ils justifient aussi leur baisse suite aux commentaires de Papademos qui ont leur répercussion partout sur la planète. Le terme de l'incertitude du sort de l'Europe pèse à nouveau sur la planète. On avait presque oublié la chose depuis vendredi passé, mais ce « refresh » nous fait du bien je dois dire. C'est dont la Bérésina en Asie et on espère que les deux leaders du monde libre européens vont parvenir à nous rassurer dans les heures qui viennent.

 

Hier soir tard on apprenait que SAP mettait la main sur Ariba pour 4.3 milliards de dollars. Comme hier et avant-hier, le shopping continue, démontrant que ceux qui sont dans le « business » voient des opportunités de profiter des prix bas pour construire quelque chose. En achetant Ariba, SAP va développer son « cloud business ».

 

Après les enquêtes de la SEC sur l'IPO Facebook, un investisseur attaque le Nasdaq pour avoir mal géré les premières heures de trading de Facebook. Bon, les gars ils se plaignent parce que le titre il vaut 31$, mais si il valait 132$, ça serait parfaitement normal. Néanmoins nous sommes aux USA, le pays de la liberté comme disait Tom Sawyer et il est donc logique, dès qu'on n'est pas content, d'engager un avocat et d'emmerder tout le monde. Et puis Mark Zuckerberg est moins riche qu'hier. Les vautours tournent déjà autour de sa villa.

 

Ce matin dans le FT, on peut y lire que les Allemands ne changeront pas leur position sur les Eurobonds, même si Paris, Rome et Bruxelles poussent dans ce sens. Après Merck Serono, Trafigura déplace son siège social de Genève à Singapour, les impôts sont moins élevés là-bas. Comme quoi même avec un forfait fiscal, y a toujours de la concurrence ailleurs.

 

Moody's a upgradé Ford sur « Investment Grade » (Baa3) et Dell se faisait laminer hier soir après la clôture, puisque les chiffres annoncés n'étaient pas extraordinaires. Le titre reculait de 12%.

 

En ce qui concerne les chiffres économiques, nous aurons les MBA Purchase Applications, les New Home Sales, FHFA House Price Index et les chiffres du pétrole. Les chiffres de l'immobilier devraient confirmer la stabilisation du marché qui a de toute manière un fort support sur la zone des 0 et puis les chiffres du pétrole devraient, si ce n'est nous permettre d'avoir une information fiable et intéressante, ils devraient nous autorisé un bon moment de détente et de franche rigolade quand on verra de combien ils se sont gourés (les analystes).

 

Pour le moment les indications des futures sont en baisse de 0.3%, l'effet Japon et l'effet des grands-méchants-grecs aussi probablement. Pour conclure le marché semble avoir trouvé un fond après les deux semaines abominables que l'on vient de vivre, mais il est tout de même plus sain que l'on ne leur parle pas de la Grèce, ou alors pas trop fort et discrètement...

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, moi je vous retrouve demain pour la suite des aventures de « Gordon Gekko grimpe sur le mont Olympe, et il s'est foulé la cheville ».

 

Excellente journée à tous, à demain !!!

 

Morningbull

 

"On the first day of trading, Facebook shares rose less than expected. We were promised that Facebook would take off like a rocket. Apparently it's a North Korean rocket." –Jay Leno

 

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22 mai 2012

Le retour des morts-vivants

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Je ne sais pas si c'est la victoire de Servette de dimanche soir qui y est pour quelque chose, ou alors les températures excessivement élevées pour ce début d'automne ou encore l'effet G8 + Hollande qui commence déjà à faire de la magie, mais il s'est passé un truc ce week-end. Difficile de dire quoi, mais une chose est sûre, alors que l'on pensait que le marché était définitivement bon à jeter à la casse, il s'est évidemment retourné massivement et nous avons pu vivre une des plus belle journée de hausse depuis longtemps. Bon, ce n'est pas un exploit, en même temps ça fait deux semaines que ça baisse sans discontinuer, alors soudainement quand le vert retrouve sa place sur nos écrans, forcément, ça fait bizarre et il y a comme un sentiment d'euphorie printanière. Euh, dans l'hypothèse où nous étions au printemps, ce qui n'est évidemment pas le cas.

 

Difficile de dire qu'il s'est passé un évènement fondamental qui remet tout en question, j'aurais plutôt tendance à dire qu'à force de taper, de taper et de taper encore sur le marché, il y a un moment où la machine s'inverse, les vendeurs sont à cour de munitions et les « shorts » commencent à se racheter, estimant qu'assez, c'est assez. Du coup le Nasdaq affichait son meilleur jour depuis le début de l'année, Apple retrouvait les faveurs de la cote alors que plusieurs analystes avaient la bonne idée de se pencher sur son cas en même temps et d'avoir, Ô surprise, publié le même enthousiasme au sujet du vendeur d'iPhone.

 

Après deux semaines immondes et tout la spécialement la dernière qui était « la pire semaine de l'année 2012 », le marché s'est donc repris, Apple à repris les commandes des indices et soudainement tout le monde s'est rendu compte qu'en achetant Apple, on payait 10x les bénéfices 2013, alors qu'en achetant Facebook, on achetait 65x les bénéfices 2013. Il y avait forcément des doutes à avoir. Quand on sait tout ce que Facebook produit comme magnifiques choses, il y a de quoi se poser des questions.

 

Alors qu'Apple annonçait plusieurs évènements à venir d'ici fin juin, nouveaux MacBook et Mac Book Pro, nouvel operating system et plein de spéculations sur le nouvel iPhone, pendant ce temps, Facebook annonçait le mariage de son CEO. Chacun ses préoccupations. Et cela se ressentait massivement du côté du marché. Apple retrouvait des couleurs en bondissant de près de 6% ou 30$ et pendant ce temps, Facebook se faisait démonter et passait nettement sous la barre fatidique des 38$. Barre fatidique dans laquelle Morgan Stanley a investit des milliards vendredi pour essayer de la faire tenir. On ne connait pas les montant qui ont été mis à disposition des traders pour faire « tenir » les 38$ après l'IPO, mais on peut rationnellement penser qu'une somme comprise entre 2 et 4 milliards pourrait avoir été mise au travail. Tout ça pour que le titre se fasse exploser ce lundi et se retrouve à 33.78$. C'est définitivement une humiliation pour Morgan Stanley et pour Facebook. L'IPO de l'année que l'on nous rabâche les oreilles avec depuis des mois se transforme en piège pour bien des investisseurs et pour les banques elles-mêmes.

 

De plus, évidemment que tout le monde se jette sur Facebook à couteaux tirés, il y a 4 jours bien des intervenants auraient vendu père et mère pour pouvoir toucher du Facebook à l'émission et aujourd'hui, ils se sont transformés en génies de la finance parce qu'ils ont eu la « chance » ne de PAS en toucher.. 4 jours après la mise en bourse du réseau social, on entend déjà de tout au sujet de la valorisation de de compagnie. Malheureusement, c'est plutôt bas que haut.

 

Ci-dessous, vous trouverez un article très bien fichu qui résume le cas de Facebook et où et comment ils vont pouvoir (devoir?) trouver de la croissance, si ils échouent dans cette mission, la division « Mission Impossible » niera avoir eu connaissance de leur existence et le titre ne vaudra même pas le papier qu'il faut pour l'imprimer (même si aujourd'hui on n'imprime plus les actions).

 

http://www.businessinsider.com/what-is-facebook-worth-2012-5

Pour ceux qui n'ont pas le courage de tout lire, en gros l'auteur reste « assez » optimiste sans pour autant s'emballer et par du principe que Facebook parviendra a contrer le ralentissement de croissance affiché lors du dernier trimestre et qu'il pourront afficher une croissance de l'ordre de 50% pour le reste de l'année, ce qui devrait donner une valorisation autour de 16-20$. En étant optimiste. Si jamais la décélération de croissance devait se confirmer, je n'ose même pas donner une zone de prix...

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mais pour faire simple hier c'était l'hallali sur Facebook et je n'ai ni vu ni entendu le moindre commentaire positif de qui que ce soit pour essayer d'enrayer la machine ou même de donner le moindre espoir de rebond. On a le sentiment que l'on s'est fait avoir avec ce prix à 38$. Que tout le monde s'est laissé emballer par la folie qui tournait autour de Facebook et personne n'a eu le courage de comparer les chiffres, de peur d'avoir peur. Résultat on a le sentiment que les Experts  qui ont choisi le prix de 38$ ont soit fumé la moquette le jour de la décision ou alors leur décision frise l'escroquerie autorisée, ou alors ils savent un truc que l'on ne sait pas encore et c'est nous qui aurons l'air stupide quand le titre entamera son rebond pour terminer le mois de mai à 100$... Mais j'ai quand même 2-3 doutes...

 

L'IPO de l'année s'est donc transformée en « daube de l'année » et quand on voit ce qui s'est passé sur Zynga et Groupon on peut commencer à avoir peur. Une chose est sûre on n'est vraiment incapables d'apprendre de nos erreurs du passé. C'est plus fort que nous, l'appât du gain et de l'argent facile nous fait oublier que nous nous sommes TOUS fait massacrer un jour sur une boîte géniale qui devait vendre de la pâtée pour chien sur internet ou des super-semi-conducteurs qui devaient aussi faire le café, mais on ne peut pas s'empêcher de penser qu'en vendant nos amis, on allait aussi pouvoir faire de l'argent.

 

Mis à part le cas Facebook qui faisait vibrer tous les traders de la planète et qui réjouissait les médias parce qu'ils pouvaient publier que Zuckerberg aura perdu 2.2 milliards durant la séance, il y a une chose qui m'a frappé de manière significative, c'est le fait que l'on ne parle plus, mais alors plus du tout de la Grèce, ou presque. Vendredi soir c'était officiellement la cause de tous nos maux, ce qui allait nous entraîner nous et le marché dans le cercueil, ce qui allait déclencher la fin du capitalisme et le retour au troc et.... Et soudain, plus rien. Calme plat. Alors 3 articles sur 4 étaient consacrés à la Grèce et soudainement. Pouf ! Pouf ! Et comme par magie, hop, plus rien.

 

Oh, il y a bien un type de la gauche grec qui a parlé et mis les choses au clair en disant que son pays restait souverain et qu'il ne tolérerait pas l'ingérence des pays étrangers. L'ingérence il n'est pas d'accord, par contre les espèces sonnantes et trébuchantes, exceptionnellement il veut bien qu'elles s'en mêlent. Mais mis à part ça, c'est comme si le marché avait décidé qu'à ce niveau on avait déjà tenu compte du problème grec dans l'évaluation du marché et que du coup on pouvait racheter jusqu'à que l'on se rende compte que l'Espagne va nous tomber sur le coin de la figure d'ici l'été et par parce qu'ils vont gagner l'Euro.

 

Hier il faudra aussi noter que certains se sont soi-disant retrouvés très motivés à racheter parce que la Chine a démontré son intention de soutenir la croissance dans le pays. En Europe c'est les voitures qui se comportaient pas trop mal après plusieurs upgrades, on notera aussi la hausse de Barclay's qui veut vendre sa participation dans BlackRock pour 6 milliards et puis Banco Popolare qui explosait suite a une avalanche d'upgrades. MAN, le plus gros Hedge Fund coté en bourse prenait 4.7% après avoir annoncé l'achat de FRM Holdings qui devrait ajouter 8 milliards à leurs assets sous gestion : Man va payer 83 millions par an sur 3 ans, dépendant combien de clients restent chez FRM.

 

Pour faire simple, hier nous avons assisté à un gros rallye de soulagement, rien n'a changé fondamentalement et ce n'est pas les déclarations du G8, qui se sont montrés « fermement » en faveur du fait que la Grèce reste dans l'Europe qui va y changer grand-chose, il faut aussi y mettre du pognon et mis à part les chinois, personne ne l'a. A ce propos, je vous préviens déjà que dans les mois à venir on va reparler du plafond de la dette américaine. On avait un peu oublié le sujet, mais il commence à refaire surface et il ne serait pas exclu que les élections approchant, il redevienne à la mode, puisque je le rappelle, rien n'a été réglé de ce côté-là. On a noyé le sujet avec la crise en Europe..mais...

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Le pétrole remontait avec le marché, enfin serais-je tenté de dire – pas que je me réjouisse de voir monter le baril – mais il faut reconnaître qu'après six séances de baisse on ne commençait à plus trop savoir quoi penser du sujet et comme personne ne revenait avec la théorie peak oil et du baril à 200$ pour cet été, on ne savait pas trop où cela s'arrêterait. Ce matin le baril est en phase de rebond, un rebond presque aussi dynamique qu'un escargot qui traverse la route alors qu'un trente tonnes approche. Le baril vaut 92.67$.

 

L'or qui commençait à remonter, puisqu'il se rappelait depuis quelques jours qu'il était une valeur refuge, a soudainement suspendu son vol ne sachant plus qui il était vraiment ; valeur refuge ou instrument de spéculation boursière, lié à l'euro-dollar ou au dollar-euro ou au deux ??? va savoir, dans le doute l'or s'est arrêté. Au milieu de nulle part, attendant un signe de quelqu'un, mais il ne sait pas de qui... l'once se traite à 1590$.

 

Dow 12,504 +135 +1.09%

Nasdaq 2,847 +68 +2.46%

S&P 500 1,316 +21 +1.60%

 

FTSE 5304 +37 +0.70%

CAC40 3027 +19 +0.64%

DAX 63331 +60 +0.95%

Milan 13012 -37 -0.28%

Madrid 6524 -43 -0.65%

SMI 5814 +16 +0,29%

 

Nikkei 8722 +88 +1.02%

Hong Kong 19081 +159 +0.84%

Shanghai 2471 +11 +0.47%

Sydney 4154 +30 +0.72%

 

Ce matin en Asie, on se fait un copier/coller de la séance américaine. Tous les indices sont en hausse pour saluer le retour en grâce du marché US. On ne sait pas pour combien de temps, mais pour l'instant on applique le Carpe Diem et on verra bien où ça nous mène. Tout le monde se donne des grandes claques dans le dos au sujet des déclaration de la Chine et il semble que le fait que les chinois veuillent soutenir leur économie va résoudre tous les problèmes du capitalisme. La seule solution que je voie, c'est que les chinois annexent la Grèce et l'utilise comme base avancée pour racheter le reste de l'Europe, mais autrement je ne vois.

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Pour le reste des nouvelles, c'est franchement très très mince. On parle toujours de la perte de JP Morgan. Toutes les spéculations sont dans la nature et personne ne voit vraiment comment cela va se terminer. JP Morgan ne communique que très peu, hier ils ont annoncé qu'ils stoppaient leur programme de rachat d'actions, ce qui n'augure rien de bon. De l'autre côté on entend parler d'une perte qui pourrait passer à 5 milliards ce qui a été démenti par d'autres, sans que l'on sache vraiment où nous en sommes. Peu importe comment cette histoire va se finir et peu importe si Dimon garde son job ou pas. Ce qui est proprement hallucinant c'est la non-transparence de cet histoire et surtout le niveau de salaire atteint par la personne qui était responsable du risk management. On parle d'un salaire de 14 millions par ans pour jouer à la loterie à numéro avec l'argent de la banque et des actionnaires, il y a de quoi de taper la tête contre les murs.

 

Et puis on a aussi appris que le CIO de JP Morgan, Irvin Goldman s'est fait virer de Cantor Fitzgerald en 2007 pour avoir fait des pertes en trading. Comme quoi on n'est pas tous égaux, mais je reste convaincu que dans ce métier, si vous faites des pertes il vaut mieux en faire des très grosses, parce qu'au moins vous pourrez vendre le scénario et dans 5 ou 6 ans y aura bien une banque assez stupide pour vous réengager pour votre « expérience »...

 

Le patron de PIMCO parle beaucoup ces jours. Il pense tout d'abord que le fait que la Grèce quitte l'Europe est inévitable, mais on sait que ça a toujours été un bear de nature et il ferait passer Roubini pour un prince de la pensée positive. Mais il a également écrit une chronique se le fonctionnement du cerveau des investisseurs et quels sont les implications sur l'IPO de Facebook.

 

http://www.businessinsider.com/el-erian-what-the-facebook-ipo-tells-us-about-investors-brains-2012-5

 

Dans le domaine médical, DaVita, spécialiste de la dialyse, met la main sur HealthCare Partners pour 4.42 milliards de dollars. Après le take over d'Eaton sur Cooper pour 11.8 milliards on se rend compte de deux choses :

 

  1. les compagnies ont du cash

  2. il y a des opportunités d'achats pour ceux qui en ont

 

Pour la suite des évènements, nous allons devoir confirmer la hausse d'hier. Ça risque de ne pas être une promenade de santé, car il suffit que le mot Grèce ou Espagne ou Espagne-Grèce revienne dans le giron des journalistes du FT ou du Wall Street Journal et l'on va RE-commencer à se ronger les ongles, se sentir tout moite et avoir la peur qui nous reprend au ventre, les premiers symptômes de la panique...

 

En attendant, tant que l'on ne parle pas de la Grèce on va faire comme si tout allait bien et chercher les bonnes nouvelles où l'on peut, regarder Facebook se faire massacrer et calculer combien ça aura coûté à Zuckerberg cette après-midi...

 

Côté chiffres économiques, nous aurons les ventes des grands-magasins, le Redbook, les Existing Home Sales et le Richmond Fed Manufacturing Index. Pour le moment les futures sont en baisse de trois fois rien, juste histoire de dire que l'on corrige les excès de la veille, mais rien de bien grave. L'Europe pourrait éventuellement rattraper un peu du chemin qu'elle n'a pas fait hier soir entre 17h30 et 22h, mais ça dépendra surtout des nouvelles de la journée, pour autant qu'il y en ait.

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En ce qui me concerne, je crois que c'est tout pour aujourd'hui. Je vais continuer à écrire mon bouquin sur la facilité avec laquelle les investisseurs oublient les théories de la veille pour dire et faire tout son contraire et je vous retrouve demain avec plus de nouvelles, plus d'info, plus de fun et moins d'argent pour Zuckerberg.

 

Excellente journée et si vous vous dite que le temps est vraiment trop pourri, dites-vous que c'est pas mal pour un moi d'octobre. C'est un beau début d'automne.

 

A demain !!

 

Morningbull

 

"JPMorgan lost $3 billion in their first quarter and today they lost yet another $1 billion. Turns out they bet on the Lakers. I don't know what JPMorgan is doing. They announced today they are moving their entire headquarters to Greece." –Jay Leno

 

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21 mai 2012

Et si on faisait comme si rien ne s'était passé ?


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Je vous le dit tout de suite, il serait bon que cette semaine nous apporte un peu de changement, sinon il n'est pas exclu que j'envisage d'écrire à propos d'autre chose que les marchés boursiers dans les jours qui viennent. J'avoue que le nouveau sujet ne sera pas facile à trouver, mais il sera de toutes manières plus intéressant que celui qui nous occupe en ce moment, surtout si il reste dans la veine de ce que nous venons de vivre depuis quelques jours.

 

Pas besoin de faire des recherches approfondies dans les médias de ces derniers jours pour avoir une photo qui donne plus envie d'aller vomir que de sortir le champagne. C'est bien simple, on aligne les records dans le sens négatif : le S&P vient de compléter sa plus longue période de baisse depuis le mois d'août (ce qui veut dire que c'est pire qu'en automne et c'est pas peu dire), l'Europe vient de vivre sa pire semaine depuis 8 mois (pareil, du coup l'automne était une promenade de santé) et le SMI, l'indice qui résiste contre vents et marrées, vient de vivre sa pire semaine depuis novembre et puis l'indicateur de volatilité est au plus haut depuis le début de l'année, mais il n'est qu'à 25, loin des 45 que l'on a atteint en automne 2011 et 2010, ce qui fait qu'on a peut-être pas fini de rire. Inutile de vous faire un dessin, si vous avez lu mes derniers commentaires la semaine passée, vous savez le l'ambiance est pourrie et que l'on ne sait plus à quel Saint se vouer pour que la Grèce arrête de tout foutre par terre. Parce que oui, le grand coupable de la baisse du moment c'est la Grèce.

 

Encore et toujours, ça fait deux semaines que ça dure, tout le monde panique, tout le monde court en rond en se tapant la tête contre les murs, on dirait un troupeau de moutons qui vient de découvrir qu'il y avait un loup déguisé au milieu du troupeau, ça part dans tous les sens et pourtant personne n'est capable de décrire clairement un scénario pour la suite des évènements. C'est surtout ça qui nous fout les jetons ; l'incertitude. Je l'ai déjà dit dans ces chroniques, ce que le marché « HAIT », c'est ne pas savoir. Donnez-lui des chiffres, des pourcentages, des milliards, des billions et des trillions, il s'en accommodera, ça prendra peut-être quelques jours, mais il gèrera la chose. En revanche, ne lui donnez que des spéculations, des théories et beaucoup de « peut-être » ou autres « éventuellement », le tout saupoudré de « il se pourrait », en utilisant beaucoup, beaucoup de conditionnel et vous aurez un sacré bordel. Ce que nous avons en ce lundi matin.

 

Maintenant pour être honnête, le challenge c'est de savoir tout d'abord si la Grèce va rester dans l'Europe, à quel prix et avec quel Gouvernement. Le problème, c'est qu'en ce qui concerne le Gouvernement grec, il va falloir attendre le 17 juin pour le chapitre 2 des élections. Et tant que ce point-là n'est pas éclairci, il va être difficile d'y voir plus clair. Autant vous dire que l'on se passerait largement de vivre encore 4 semaines comme nous venons de les vivres. Sans compter que si c'est pour se réveiller le 18 juin avec un Gouvernement à la droite de Le Pen, ça va moyennement nous arranger. Ceci dit, le gros stress du moment, c'est : « QU'EST-CE QU'ON VA DEVENIR EN ATTENDANT ??? », non parce qu'à coup de 7% de baisse tous les 15 jours juste pour la Grèce, je ne vous dit même pas quand on aura fini de parler de la Grèce et que l'on passera à l'Espagne, l'Italie et les autres...

 

Il faut le dire, ça devient un peu inquiétant. Parce que non seulement la problématique électorale bloque tout le processus et nous empêche d'y voir clair, mais en plus il ne nous permet pas d'envisager l'avenir de l'Euro et de l'Europe, ne sachant pas ce que la Grèce va ou veut devenir. Donc les incertitudes risquent de durer encore un peu et ça, c'est pas bon. De deux choses l'une ; ou le marché estime que même si la Grèce se casse de l'Europe et repasse au Drachme et qu'à ces niveaux, c'est déjà dans les prix, ou le marché a toujours la tête dans un sac et ne sait pas où il va, ni même si il doit y aller, ce qui fait qu'il va se faire balader dans tous les sens (surtout à la baisse) encore pendant un moment, jusqu'à « qu'il estime » que TOUT est dans le prix.. ou que la Grèce gagne à l'Euromillion et au Powerball douze semaines de suite et qu'ensuite ils lancent l'IPO d'in réseau social pour les producteur d'huile d'olive qui leur rapportera sans doute une centaine de milliards...

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Pour être franc les semaines qui s'annoncent devraient être volatiles et compliquées. Il se pourrait que quelques intervenants pensent même à prendre leurs vacances d'été un peu plus tôt que prévu, tant ça risque d'être à peu près aussi motivant que la météo pourrie que nous avons en ce début de mois de mai qui était censé nous laisser faire ce qu'il nous plaît.

 

Ce week-end les membres du G-8 se sont réunis. Leur réunion n'aura pas accouché de grand-chose, si ce n'est qu'ils ont affiché leur conviction que la Grèce a sa place à l'intérieur de l'Europe, je ne suis pas certain que ce soit par conviction plus que par intérêt économique personnel, mais en tous les cas ils préfèreraient que la Grèce reste en Europe, se serre la ceinture et continue de payer en Euros, plutôt que d'envisager un retour au drachme, un dévaluation de ce dernier, un impact frontal sur l'Euro et des soucis pour la BNS afin de maintenir leur barrière à 1.20 (bien que ce dernier sujet ne doit pas être LE truc qui empêche Obama, Merkel et les autres de dormir). Toujours est-il que ce « soutient politique » va peut-être nous offrir une journée positive aujourd'hui. Qui sait, on peut rêver. De toutes manière ça va nous faire bizarre, je ne sais même plus si la touche « BUY » de mon clavier fonctionne encore...

 

Et puis aux USA, le sujet du week-end, c'était Facebook. On ne va pas y revenir encore et encore, mais pour faire simple, l'IPO était un échec pour ceux qui pensaient doubler leur investissement dans la demi-heure. Ce fût un succès pour ceux qui ont « pricé » l'IPO, puisqu'ils peuvent dire que puisque l'action termine quasiment sur les prix d'émission, c'est que le prix était bien choisit. C'est fou comme tout d'un coup, des brokers qui cherchent depuis des années « THE » IPO qui va les rendre riches le premier jour de trading, soudainement ils sont pris d'une bouffée de déontologie et pensent qu'il vaut mieux savoir raison garder et tabler sur la croissance organique et le long terme sur Facebook.

 

Foutage de gueule. C'est une déception et tout le monde espérait la voir au moins 30% plus haut. D'ailleurs on ne s'y est pas trompé dans le camp de ceux qui ont « touché » du papier à 38$. En voyant que le titre ouvrait à 42, soit pas assez haut, on a commencé à sauver les meubles. Par la suite, le «leader » de l'IPO, Morgan Stanley a sorti son chéquier pour défendre la barrière des 38$. Le titre n'est pas allé en dessous, mais on se réjouit de voir les jours à venir... Les montants déboursés pour défendre la ligne des 38$ sont apparemment stratosphériques et la Grèce aurait pu payer les salaires des fonctionnaires pendant deux mois avec cet argent.

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Bref, l'IPO de Facebook n'était donc pas un truc qui remporte le droit d'être « liké » sur le réseau social. D'un autre côté Zuckerberg s'en fiche il est milliardaire, plus rien ne peut lui arriver et ce week-end il est même passé de « in a relationship » à «  marié ». Les prochains jours de Facebook en bourse seront intéressants, surtout que pas mal de monde commence à s'interroger sur la valorisation réelle de Facebook (chose que l'on aurait pu faire AVANT l'IPO), et force est de constater que ce n'est pas simple à aborder, à comprendre et surtout à évaluer. Les prochains mois vont être critiques et quand on voit les chiffres des autres IPO's du monde des réseaux sociaux, c'est pas gagné... Pour ceux qui n'ont pas vu, je me suis fendu d'un blog du samedi (exceptionnel, pas le blog, mais le fait que j'écrive le samedi) qui revient sur l'IPO... Oui, je sais c'est de l'auto-promotion, mais si je ne le fais pas moi-même, qui d'autre ? Et puis en plus c'est gratuit, c'est quand même moins que 38$, non ?

 

http://morningbull.blog.tdg.ch/archive/2012/05/19/alors-etes-vous-plutot-facebook-ou-plutot-apple.html

 

Autrement c'est officiel, même si l'Euro se fait démonter, l'or est une valeur refuge. A nouveau. Ce matin le métal jaune est à 1597$. Le pétrole quand à lui, c'est une autre histoire. Il ne vaut plus grand-chose et de moins en moins. Un jour ou l'autre on aura certainement à nouveau droit à la théorie de disparition des énergies fossiles donc le baril devrait valoir au moins 1'000 dollars, mais pour le moment tout le monde s'en fout et comme la Grève ne produit pas de pétrole, ni en euros, ni en dollars, ni en drachmes, l'intérêt est au plus pour mister baril. Ce matin il est à 91.90$, pas l'euphorie.

 

En ce qui concerne les indices, je passe pour ce matin, beaucoup trop déprimant. En revanche, en ce qui concerne les news du jour, c'est assez étonnant, mais on ne parle que très peu de la Grèce. Ce qui est assez rare pour être signalé. Evidemment que l'on aborde le soutien « sans faille » de la part des grands de ce monde, mais c'est à peu près tout pour le moment. J'ai noté une nette réduction - probablement temporaire – de la publication des scénarios catastrophe du type « tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur ce qui se passera si la Grèce sort de l'Europe !!! ». Je vous rassure, pas besoin de lire l'article, vous n'avez pas vraiment envie de savoir ce qui se passera.

 

En tous les cas, ce matin l'Asie est en hausse, mis à part Hong Kong, mais en même temps, Hong Kong ne baisse que de 0.18%, alors que le reste grimpe de 0.2%. On ne peut pas dire que ce soit l'euphorie, mais en ce moment on se contente largement d'une « non-panique ». Il faut noter que ce week-end, le CEO de la Chine a promis que dorénavant, son gouvernement se concentrera principalement sur la croissance en Chine et la croissance de leurs propres comptes bancaires (la seconde partie, il ne l'a pas dit fort). Cette annonce, qui n'a rien de surprenant, devrait tout de même faire plaisir. C'est tout de même mieux que le type qui vient au micro et qui dit : « Moi je suis blindé de pognon, en plus tout est défiscalisé dans le Delaware (autre paradis fiscal que l'on n'embête pas, lui) alors je prend ma retraite et je me casse m'installer en Californie, histoire d'essayer de combler le déficit et votre ralentissement de croissance, ici en Chine, je m'en moque comme de mon premier nem ». Non, la première version est nettement meilleure pour le marché, même si il n'en pense peut-être pas moins, étant donné que l'état de corruption des politiciens chinois est à des niveaux records qui ferait pâlir de honte un mafiosi de l'extrême sud de l'Italie.

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Autre nouvelle du jour, mis à part le mariage de Zuckerberg, Yahoo a finalement vendu la moitié de sa participation dans Alibaba et est en train de causer pour vendre l'autre partie. Pour le moment la première moitié représente 7 milliards à la louche. Ok, ce n'est pas Facebook, mais c'est quand même ça de pris. Peut-être que dans 10 ans, Facebook sera content de revendre Instagram pour 7 milliards pour payer les factures.

 

On reparle également de la perte de JP Morgan. Il serait bon que le marché arrête de baisser, car chaque jour qui passe coûte de plus en plus cher à JP Morgan et à force, Dimon va devoir se faire sauter comme fusible, car le Congrès va réclamer sa tête.

 

Jim Cramer, le célèbre Hedge Fund Manager passé à la télé, a prédit que dans les semaines à venir il y aurait une anarchie financière en Europe si il n'y avait une réponse concrète des Gouvernements, reste à déterminer la définition de concrète. Il prédit également que les gens vont se ruer dans les banques pour récupérer leur argent, surtout en Espagne et en Italie.

 

Dans le Barron's de ce week-end, deux articles sur trois sont au sujet de Facebook, de son IPO, de son CEO, de son avenir, de son passé et tutti quanti et il y a un article sur Ray Dalio, le Hedge Fund Manager qui a détrôné et remplacé Paulson dans le coeur des médias financiers. Ce dernier est assez encourageant sur l'avenir économique des USA, mais pense quand même qu'il y 30% de chances que l'Europe boive la tasse.

 

Aujourd'hui, les ministres des finances allemands et français vont se recontrer. Moscovici le français fait sa première sortie, il ne pourra pas être plus mauvais que son prédécesseur, c'est déjà une bonne chose. Ils vont aborder le sujet de la Grèce et on espère qu'ils vont trouver la solution magique qu'ils vont pouvoir présenter à leurs patrons qui se rencontreront le 23 mai pour parler du même sujet. Merkozy est officiellement mort, longue vie à Merkollande.

 

Côté chiffres économiques, nous allons commencer la semaine en douceur avec le Chicago Fed National Activity Index, mais la semaine sera relativement calme de ce côté. Pas de GDP, pas de Non-Farm Payrolls, quelques chiffres de l'immobilier au milieu de la semaine et c'est tout. Pour le moment les futures sont en hausse, de près d'un demi pour cent. Ça ne veut pas dire que ça va durer, mais ça risque de nous changer un peu pour commencer la semaine.

 

Voilà, pas grand-chose d'autre à ajouter, les volumes sont pathétiques, les machines de trading automatiques sont complètement débiles, de plus en plus jour après jour, c'est une autre semaine qui commence sur les marchés boursiers et on espère que ce sera mieux que la semaine passée. On reparlera de la Grèce et on reparlera de Facebook, mais c'est une question de temps, tout passe.

 

Je vous souhaite une excellente journée et un très bon début de semaine. Moi je vais aller me recoucher et attendre que le soleil du printemps revienne pour de bon, sinon je me met en grève jusqu'à nouvel ordre.

 

Autrement, pendant que j'y suis, et qu'il me reste un peu de place, je vous recommande un spectacle pour le 16 juin, il s'agit du Starclub Dance Show 4. Spectacle annuel de l'école de danse Starclub. Plein de gens qui font des trucs des trucs sur scène que même en 35 ans d'entraînement à raison de huit heures par jour je ne serais pas capable de faire, sachant que j'ai autant le rythme dans le sang qu'une brique. Mais eux, ce qu'ils font, c'est vachement bien. Plein de danses de jeunes.... C'est excellent quoi... plus d'info sur www.starclub-geneve.com

 

Ou sur le flyer ci-dessous :

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En général dans ce blog, je ne parle que de finance, mais vu ce qu'il y a dire en ce moment, autant aller s'aérer la tête ailleurs..

 

Bref, je vous souhaite une belle journée.. Encore..

 

A demain (seulement en cas de soleil).

 

Morningbull

 

"Facebook founder and CEO Mark Zuckerberg turned 28 this week. He got a watch from his girlfriend, a sweater from his parents, and from the rest of us, all of our credit card numbers." –Conan O'Brien

 

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19 mai 2012

Alors ? Etes-vous plutôt Facebook ou plutôt Apple ?

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Depuis ce début d'année, mis à part la faillite du système capitaliste, la crise grecque, la crise portugaiso-espagnolo-italieno-irlandaise, il y avait deux autres thèmes qui ont fait couler pas mal d'encre :

 

L'IPO de Facebook et l'explosion thermonucléaire d'Apple.

 

Hier, Facebook est arrivé sur le marché, pour être franc, c'était nul...

 

Tout ceux qui rêvait de revoir encore une fois ce que ça fait de vivre la bulle internet avec des IPO à 30 balles qui paient 300$ le premier jour en auront été pour leurs frais. Après une ouverture pénible avec tellement de volume que les systèmes électroniques du Nasdaq avaient toutes les peines du monde à le digérer (à 42.05$), le titre s'est effondré en direction de son prix d'émission pour terminer péniblement en hausse de 0.97%. Autant dire pas vraiment ce que la « success story » Facebook espérait.

 

Pour les médias, on aurait nettement préféré voir un prix de 70$ ou mieux 120$.. Histoire de dire que Mark Zurckerberg était l'homme le plus « riche » du monde. Mais voilà, il semblerait que, malgré mes craintes les plus profondes, les intervenants ont appris un peu du passé.. Ou alors est-ce que les banques d'affaires qui ont managé l'IPO Facebook ont trouvé le prix correct et réel de la société, ça reste à démontrer... toujours est-il que la journée d'hier fût décevante, mais au-delà de tout cela, ce qui m'a fasciné le plus, c'est le graphique ci-dessous :

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Pour faire simple, l'auteur de ce graphique a compilé les prix de Facebook au marché « gris » (avant qu'elle soit en bourse, il y avait un marché parallèle que l'on appelle « gris ») et il a collé la performance de Facebook sur celles d'Apple, Google et de l'indice S&P500.

 

A partir de là, pas besoin d'être un génie pour se rendre compte qu'il y a comme un truc qui ne joue pas... Je veux bien croire que Facebook a peut-être une croissance impressionnante, mais pour le moment ses 900 millions d'utilisateurs lui rapporte environ 1$ et pour justifier cette valorisation, il va rapidement falloir que les-dits utilisateurs rapportent 100$ - alors ? Envie de payer 100$ par an pour garder le contact avec vos amis ?? - On peut aussi justifier que Facebook va encore tripler ses utilisateurs, compte tenu que nous sommes quand même un paquet sur la planète, mais pour ce faire il faudra que Zuckerberg paie de sa poche un pc à ceux qui n'en ont pas. Et puis pour choper les chinois, ça va être plus compliqué... Surtout que le Facebook local, RenRen, veille au grain..

 

Non, moi quand je vois cette courbe de Facebook qui ne produit RIEN DE RIEN et que l'on se rend compte qu'elle a largement pulvérisé la performance stratosphérique d'Apple (grandement critiquée dans les médias financiers), je me dis qu'il y quand même un truc qui ne joue pas. Encore une fois, je me trompe peut-être, mais cette IPO ne sent pas bon et on dit qu'à chaque fin de bulle spéculative il y a une « dernière IPO » qui marque la fin d'une époque, Facebook serait-elle celle-ci ?

 

En tous les cas, au vu du comportement du titre hier, ceux qui en ont touché « à l'émission » n'ont pas hésité longtemps avant de ressortir on dirait.. L'avenir nous le dira, mais le jour où la croissance de la ZuckerbergMania prendra fin, il ne faudra pas attendre trop longtemps pour acheter des puts et shorter le titre. Peut-être qu'il fallait le faire déjà hier..

 

La grande bonne nouvelle de cette IPO c'est que Bono, le chanteur de U2, aura officiellement gagné plus d'argent avec Facebook qu'avec la totalité des gains de sa carrière !!! Comme quoi, l'argent va à l'argent. Avec ses 1.5% de participation dans Facebook, sa fondation devrait être à l'abri pour quelques années.

 

A la fin, moi je me dis quand même que je préfère racheter des Apple qui fabriquent au moins quelques chose que du Facebook... C'est pas une question de prix, mais une question de performance... Et Henry Ford ne disait-il pas : « A business that make nothing is a poor business ».

 

Allez, excellent week-end à tous.

 

Morningbull

 

« Il y a des gens qui disent qu'ils peuvent ; d'autres qu'ils ne peuvent pas. En général, ils ont tous raison. »

de Henry Ford

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