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Morningbull, Wall Street, les Bulls et les Bears..
23 mai 2012

Si tu ne manges pas ta soupe, j'appelle la Grèce !!!

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C'est le nouveau mot qui fait peur. Grèce. En fait non, ce n'est pas nouveau, mais depuis quelques semaines, il a clairement gagné en intensité. Sachant que la thématique de la Grèce nous a déjà flingué le printemps passé, l'automne passé, aujourd'hui elle est définitivement en train de remettre ça ce printemps.

 

Pourtant tout avait bien commencé dans le meilleur des mondes. L'Europe a entamé sa journée comme prévu, avec le sentiment d'avoir raté une partie du rallye américain de lundi soir, tout le monde s'est donc dit : « reprenons ce qui nous est dû », dès lors le ton était donné et l'Europe allait entamer une hausse presque linéaire, plus de volatilité, plus de doute, tout le monde achetait, un peu comme si les vendeurs étaient interdit d'écran. Et cet effet « marché » était en plus accompagné d'une espèce d'avalanche de bonnes nouvelles, ou alors comme si on s'était mis d'accord pour ne pas sortir les trucs qui dérangent en ce mardi 22 mai. Vodafone gagnait 4.2% après avoir publié un trimestre qui surprenait les analystes à la hausse, Accor bondissait de joie après avoir vendu sa chaîne de motels (Motel 6) aux américains et comme d'habitude quand ça monte, les banques frétillaient de bonheur parce qu'on ne savait pas trop quoi d'autre acheter pour fêter le retour des bovidés sur les places de bourses Européennes.

 

On notera également le grand retour en grâce du secteur automobile, soudainement ça intéresse tout le monde à nouveau, Fiat et Renault étaient les grands vainqueurs de la journée. Et puis il ne faut pas oublier que l'on parlait également politique. Alors les ministres des finances de Merkollande se sont rencontrés hier soir, on attend impatiemment la rencontre des partons qui vont essayer d'utiliser les discussions de leurs deux subordonnés pour trouver une nouvelle solution à cette crise. Comme si tout d'un coup, il y a un truc miracle qui allait leur sauter à la figure sous prétexte que les socialistes sont au pouvoir. Ceci dit, ils vont se rencontrer aujourd'hui et tout cela pourrait nous mettre un peu d'animation dans le marché. Angela Merkel a en effet déclaré hier qu'elle pourrait NE PAS être d'accord avec les suggestions du dynamique nouveau Président Français, ça commence bien.

 

En effet on sait que le nouveau locataire de l'Elysée est favorable à l'émission d'obligations européennes - eurobonds – et que Merkel ne l'est pas vraiment, sachant que de toutes façons, si ça tourne mal le seul pays qui pourra passer à la caisse, c'est l'Allemagne. Mais hier l'OCDE (basé à Paris) a insisté sur le fait que « c'était peut-être une bonne idée ». Dans la foulée l'OCDE a également coupé les prévisions de croissance pour la zone Euro et estime que le PIB ou GDP va se contracter de 0.1% cette année avant de repartir en croissance de 0.9% en 2013. La classe, je ne sais pas comment ils font leurs calculs, mais alors qu'on ne sait même pas où sera la Grèce dans 6 mois, eux ils arrivent à faire des prévisions. Je suis bluffé.

 

Et puis durant la séance, dans un autre registre, on a appris que Fitch avait soudainement décidé de downgrader le Japon. En fait ils étaient en meeting pour parler de la couleur des moquettes pour les salles de conférence et puis soudainement ils ont voulu commander un truc à manger, un des tops managers avec 22 mois d'expérience a proposé : « sushi ou pizza ? ». Sur les 12 personnes dans la pièces 9 avaient déjà fait une séance la veille avec des sushis, ils ont donc choisi la pizza. Du coup, un des types présents a dit : « tiens, le Japon n'a plus les faveurs de la cote », et du coup ils ont downgradé le Japon. Heureusement qu'ils n'ont pas choisi les sushis, sinon l'Italie se faisait encore downgrader. La bonne nouvelle, c'est qu'en un seul meeting, Fitch a réussi 1) à choisir la couleur des moquettes et 2) de couper la note du Japon qui se retrouve sur A+ et Fitch leur a, au passage expliqué l'abaissement de par le fait qu'ils prenaient leurs problèmes de dette trop à la légère. Moi je vous le dit, ces organismes de rating sont VRAIMENT trop forts pour nous, c'est eux qui devraient diriger le monde. Il savent toujours tout, sur tout et mieux que les autres. Non, ils sont simplement brillants et beaux en plus.

Euh, au fait, Pour ceux qui auraient un doute, j'ironise.

 

Malgré ces quelques nouvelles qui auraient pu mettre fin aux velléités haussières du marché, rien n'y fit. Les marchés du vieux continent terminaient en hausse, au plus haut et une des plus belle journée de hausse depuis longtemps. Même la Suisse affichait sa plus belle séance depuis le 1er février. De cette année.

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Il faut dire que l'entame de séance américaine y était pour beaucoup. Après leur rallye de la veille les marchés US continuaient leur marche en avant dans le sillage de la veille et sans montrer le moindre signe de faiblesse. Enfin, sauf si on parle de Facebook, mais ça c'est une autre histoire, ça compte pas. Donc les intervenants US persistaient dans leur envie d'aller voir plus haut, soudainement tout le monde parlait de rebond de « bull market » de trois jours (ben oui, après ce que l'on vient de se prendre dans les dents on commence petit), le début de séance était grisant et euphorisant, sauf pour Facebook.

 

Alors que Facebook continuait de baisser, les marchés trouvaient leurs marques et leur rythme de croisière, on ne parlait même plus de la perte de JP Morgan qui continue de hanter les esprits, mais plus discrètement. En revanche, ce que l'on ne comprends pas c'est comment une banque qui était connue pour son historique de « risk management » a été se coller dans une trade dont ils n'arrivent même pas à se défaire tellement c'est gros. D'ailleurs à ce propos je fait une brève parenthèse, car quand j'étais un jeune trader, la première chose que l'on m'a enseigné dans la gestion du risque était le risque de « liquidité ». On m'avait dit que quand on achetait un produit quelconque, il fallait toujours s'assurer du fait que la taille de notre position n'était pas trop grande par rapport à la liquidité du marché. Il ne fallait jamais rentré dans quelque chose qui ne pouvait plus assurer la possibilité de ressortir sans avoir besoin de « démonter » le marché.

 

A l'époque on appelait ça la «Cockroach House , you get in but you never get out ». La maison à cafards, tu rentres dedans et tu ne ressors jamais. On m'a appris ça le troisième jour où j'étais assis devant un écran et vous me faites croire que des mecs de JP avec des diplômes plein les poches ne savaient même pas ça, excusez-moi, mais si c'est vrai, ils sont simplement et totalement débiles.

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Ça c'était pour JP Morgan. L'autre sujet du jour et pour le troisième jour consécutif, c'est Facebook. Le titre se fait à nouveau défoncer de près de 10% et maintenant la SEC se mêle du processus d'IPO et vient de coller une enquête sur Morgan Stanley pour vérifier si ils n'auraient pas fait une grosse bêtise par hasard. Ensuite on a également appris que durant la période de marketing de l'IPO, les analystes de Morgan, Goldman et JP Morgan auraient réduit les perspectives de croissance de Facebook, mais ne l'auraient pas annoncé aux clients, enfin sauf aux GROS clients. A ce propos, je ne sais pas si c'est exact, mais si c'est le cas, je crois que les banques d'affaires viennent encore une fois d'accrocher une médaille à leur uniforme, avant l'opinion publique pensait que c'étaient des voleurs, maintenant en plus ça sera des escrocs. A ce rythme-là, la mafia sicilienne va rapidement passer pour des enfants de coeur.

 

En tous les cas la success story Facebook est en train de tourner vinaigre et toutes ces histoires et ces doutes qui planent autour de l'entrée en bourse du réseau social ne va pas aider à trouver le « juste prix » de l'action. En tous les cas, personnellement, je préfère me casser un bras et une jambe plutôt que de mettre 50 balles là dedans et tant pis si un jour elle remonte. Le mal est fait.

 

A noter également que les chiffres économiques publiés hier au sujet de l'immobilier étaient très ons et parlent de plus en plus en faveur d'une stabilisation du marché aux USA. Déjà rien que le fait que ça ne baisse plus est plutôt rassurant pour la suite des évènements. Bon, en même temps quand tu peux acheter une rue avec 10 baraques pour 50'000$, on ne voit pas comment ça pourrait aller plus bas. A suivre.

Et puis le tournant de la journée a eu lieu vers 15h. Soudainement alors que tout allait bien dans le meilleur des mondes, que le marché se dirigeait vers une seconde journée de hausse consécutive, Dow Jones a mis en ligne les déclarations que faisait Monsieur Papademos et le thème du grand- méchant-grec est revenu sur la table.

 

L'ancien premier ministre grec s'est visiblement lâché après quelques verres d'ouzo a annoncé que les plans pour que la Grèce quitte l'Euro sont REELS, que la marge de négociation sur les emprunts grecs et sur l'austérité est extrêmement limitée, qu'une sortie de la zone Euro serait CATASTROPHIQUE pour la Grèce et que les coûts de sortie estimés (entre 500 milliards et 1 trillion) sont largement en-dessous de la réalité. Que des bonnes nouvelles encourageantes comme vous pouvez le voir. Le point positif est qu'il n'a pas mentionné la montée des eaux, des attaques de zombies ou encore une colonisation par des extra-terrestres belliqueux et gluants.

 wr

Comme vous pouvez l'imaginer, le marché fait le malin quand tout va bien, mais au premier croc-mitaine qui vient de Grèce, c'est la débandade et il n'y a plus personne. Nous sommes donc passé de plus 100 à -50 en 10 minutes, avant que les traders reprennent leurs esprits et se disent que les déclarations de Papademos sont probablement une stratégie pour mettre la pression sur Merkollande pour le meeting d'aujourd'hui... Finement joué. Mais on ne déjoue pas la vigilance d'un trader aussi facilement, du coup le marché est remonté en 10 minutes, mais il n'y avait plus assez de temps pour tout récupérer, on termine donc quasiment inchangé.

 

En conclusion, on peut avoir toutes envies du monde de rebondir, on peut se raconter toutes les histoires possibles et imaginables pour croire au rebond, sans même même parler de bull market, mais une choses est certaine, dès que l'on mentionne la Grèce, c'est « Sauve qui peut, les traders et les funds managers d'abord !!!!!! »...

 

Pas grand-chose à signaler sur le front de l'or est du pétrole, les deux baissent de manière marginale sans trop savoir pourquoi, l'or est à 1559$ et le baril à 91.45$. Les fluctuations monétaires, l'instabilité générale et le manque de visibilité y sont sûrement pour quelque chose. Pourtant, en ce qui concerne l'or, je suis quand même tombé sur deux articles ce matin, le premier parle de l'or à 3'000$ pour cette année encore et l'autre parle de l'or à 5'000$, mais il a pas dit quand.. ben voyons et pour mon ami le Dow Jones, on peut lui prévoir un petit 20'000 pour cet été ??

 

http://www.businessinsider.com/meme-alert-gold-3000-2012-5

 

http://www.businessinsider.com/baml-time-to-buy-gold-2012-5

 

Dow 12,503 -2 -0.01%

Nasdaq 2,839 -8 -0.29%

S&P 500 1,317 +1 +0.05%

 

FTSE 100 5,403 +99 +1.86%

CAC 40 3,084 +57 +1.88%

DAX 6,436 +105 +1.65%

FTSE MIB 13,456 +444 +3.41%

IBEX 35 IDX 6,661 +137 +2.10%

SMI 5910 +95 +1.64%

 

Nikkei 225 8,607 -123 -1.40%

Hang Seng 18,728 -311 -1.63%

Shanghai 2,473 -13 -0.52%

S&P ASX 4,131 -43 -1.03%

 

Ce matin la journée promet d'être un peu moins drôle qu'hier. Tout d'abord l'Asie souligne le downgrade du Japon et ça ne fait pas plaisir. Ensuite, ils justifient aussi leur baisse suite aux commentaires de Papademos qui ont leur répercussion partout sur la planète. Le terme de l'incertitude du sort de l'Europe pèse à nouveau sur la planète. On avait presque oublié la chose depuis vendredi passé, mais ce « refresh » nous fait du bien je dois dire. C'est dont la Bérésina en Asie et on espère que les deux leaders du monde libre européens vont parvenir à nous rassurer dans les heures qui viennent.

 

Hier soir tard on apprenait que SAP mettait la main sur Ariba pour 4.3 milliards de dollars. Comme hier et avant-hier, le shopping continue, démontrant que ceux qui sont dans le « business » voient des opportunités de profiter des prix bas pour construire quelque chose. En achetant Ariba, SAP va développer son « cloud business ».

 

Après les enquêtes de la SEC sur l'IPO Facebook, un investisseur attaque le Nasdaq pour avoir mal géré les premières heures de trading de Facebook. Bon, les gars ils se plaignent parce que le titre il vaut 31$, mais si il valait 132$, ça serait parfaitement normal. Néanmoins nous sommes aux USA, le pays de la liberté comme disait Tom Sawyer et il est donc logique, dès qu'on n'est pas content, d'engager un avocat et d'emmerder tout le monde. Et puis Mark Zuckerberg est moins riche qu'hier. Les vautours tournent déjà autour de sa villa.

 

Ce matin dans le FT, on peut y lire que les Allemands ne changeront pas leur position sur les Eurobonds, même si Paris, Rome et Bruxelles poussent dans ce sens. Après Merck Serono, Trafigura déplace son siège social de Genève à Singapour, les impôts sont moins élevés là-bas. Comme quoi même avec un forfait fiscal, y a toujours de la concurrence ailleurs.

 

Moody's a upgradé Ford sur « Investment Grade » (Baa3) et Dell se faisait laminer hier soir après la clôture, puisque les chiffres annoncés n'étaient pas extraordinaires. Le titre reculait de 12%.

 

En ce qui concerne les chiffres économiques, nous aurons les MBA Purchase Applications, les New Home Sales, FHFA House Price Index et les chiffres du pétrole. Les chiffres de l'immobilier devraient confirmer la stabilisation du marché qui a de toute manière un fort support sur la zone des 0 et puis les chiffres du pétrole devraient, si ce n'est nous permettre d'avoir une information fiable et intéressante, ils devraient nous autorisé un bon moment de détente et de franche rigolade quand on verra de combien ils se sont gourés (les analystes).

 

Pour le moment les indications des futures sont en baisse de 0.3%, l'effet Japon et l'effet des grands-méchants-grecs aussi probablement. Pour conclure le marché semble avoir trouvé un fond après les deux semaines abominables que l'on vient de vivre, mais il est tout de même plus sain que l'on ne leur parle pas de la Grèce, ou alors pas trop fort et discrètement...

 

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, moi je vous retrouve demain pour la suite des aventures de « Gordon Gekko grimpe sur le mont Olympe, et il s'est foulé la cheville ».

 

Excellente journée à tous, à demain !!!

 

Morningbull

 

"On the first day of trading, Facebook shares rose less than expected. We were promised that Facebook would take off like a rocket. Apparently it's a North Korean rocket." –Jay Leno

 

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Commentaires
H
Mr Papademos n'a pas été élu Président, mais 1er Ministre. Le peuple n'a pas eu son mot a dire.<br /> <br /> Donc Elu par qui ?
Morningbull, Wall Street, les Bulls et les Bears..
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